Ce second long-métrage de James Kent constitue une demi-déception (ou une demi-réussite pour les plus optimistes).
S'inspirant du livre Mémoires de jeunesse et des journaux intimes de Vera Britain, le réalisateur anglais tente de retranscrire à l'écran le destin douloureux de la célèbre féministe et pacifiste anglaise. La première partie du film est brillante. Elle brosse le portrait personnel, familial et amoureux de cette jeune femme se battant pour être admise à Oxford à la veille de la première guerre mondiale. Portée par une mise en scène d'un magnifique classicisme et par une interprétation impeccable (Alicia Vikander, solide et solaire, porte le film sur ses belles épaules), l'histoire d'amour entre Véra est Roland devrait mettre les amateurs de romance à genoux.
Mais lorsque le film aborde de front la Grande guerre et ses conséquences sur l'héroïne, il peine, à cause d'une image trop propre, à en faire ressortir l'horreur dénoncée par Vera Britain. Un manque de viscéralité qui déforce sensiblement le discours pacifiste - assez lourdement amené - qui clôture le film.