Face à la vacuité de l'usine à rêve hollywoodienne et de son mode de vie, la volonté de Terrence Malick d'en faire le thème de son nouveau film à partir de… rien semble à la fois implacablement logique et incroyablement risqué.
Script ultra minimaliste, casting ahurissant (Christian Bale, Cate Blanchett, Natalie Portman…) improvisant des silhouettes en mouvement: Knight of Cups ressemble à son personnage principal... il se cherche, avance et recule pour revenir encore, tel la marée, et tenter de trouver une vérité à la fois intime et cosmique cachée dans le vent qui fait vibrer les feuilles ou dans les interstices des solives de béton.
Cette errance, incroyablement maîtrisée, constitue, pour ceux qui y sont sensible, une expérience cinématographique hors du commun, un puzzle impressionniste hermétique qu'il n'est pas nécessaire d'assembler pour en saisir le motif, la merveilleuse poésie, la bouleversante déclaration de foi (en l'homme, en Dieu, en la force intrinsèque de l'image).
Tout le cinéma de Malick se retrouve dans ce Knight of Cups: voix off témoignant de l'état d'esprit des protagonistes, images tournées à "l'heure magique", musique sacrée lancinante, mise en avant du sens du toucher… le réalisateur ne renouvelle ni sa démarche, ni ses obsessions.
Knight of Cups: sublime poème hermétique