Peu de relations sont aussi fortes que celle liant une mère à son fils. C’est bien vous entend-je dire, mais il arrive que ce lien prenne des allures peu saines. Psycho d’Alfred Hitchcock fait évidemment cas d’école, même s’il n’est pas nécessaire d’atteindre de tels extrêmes pour sentir que quelque chose cloche.
Au départ, on peut croire que c’est Violette (personnage interprété par la réalisatrice et scénariste Julie Delpy) qui serait l’élément raisonnable de Lolo, et que son nouvel amour, Jean-René (joué par un Dany Boon étonnamment sobre) serait le raté de l’affaire. Mais une fois que le pauvre homme déménage à Paris et se retrouve propulsé dans la vie quotidienne de Violette, la vérité ne tarde pas à éclater. Sous la forme du fils de Violette, Lolo, 20 ans.
Avec 2 Days in Paris et sa suite 2 Days in New York, Julie Delpy avait déjà prouvé que, toutes proportions gardées, elle avait en elle la sensibilité névrosée d’un Woody Allen combinée au romantisme tendre d’un Richard Linklater. Mais avec Lolo, une comédie d’une toute autre sorte, elle frappe vraiment en plein dans le mille. Les dialogues sont plus acérés que jamais, les acteurs font preuve d’un enthousiasme communicatif, et Vincent Lacoste donne jour à un personnage irrésistiblement détestable.