Alors que les anarchistes et les dadaïstes bouleversent la scène politique et les canons de l'art classique (nous sommes dans les années 1920), Marguerite Dumont incarne - du haut de sa fortune personnelle - la gardienne et Temple en matière de chant lyrique.
Elle vit cette passion avec une intensité obsessionnelle, une manière de compenser comme elle le peut l'apathie que lui manifeste son époux, ou encore l'hypocrisie de ses "amis". Prisonnière d'une cage dorée, Marguerite organise régulièrement des récitals en sa demeure, où elle-même se produit. Malheureusement, elle chante horriblement mal, mais personne n'ose le lui dire... pourquoi vexer la poule aux œufs d'or?
Cette illusion risque de prendre une mauvaise tournure quand la "diva" se décide à chanter sur les planches d'un Opéra, face à vrai public...
De facture classique, au propre comme au figuré, ce long-métrage de Xavier Giannoli (A l'origine) mise avec beaucoup de justesse sur l’impeccable interprétation de Catherine Frot. Tour à tour drôle, touchante, brisée, l'actrice s'investit totalement pour donner corps à son personnage, un clown (involontaire) triste et au bord du gouffre.