Pour décrire l’Union Soviétique comme un lieu paradisiaque, il faut faire preuve de beaucoup de mauvaise volonté. Presque plus personne n’en doute aujourd’hui. Et pourtant, c’était la vision que tous les habitants de cette Union se devaient de partager.
Le communisme était le système idéal, et toute personne se permettant d’en douter représentait par définition un danger pour l’Etat. La conséquence en fut évidemment une paranoïa constante, car derrière chaque collègue ou voisin pouvait se cacher un informateur du gouvernement.
Mais la folie a même été plus loin, car vu que le système, parfait par définition, ne pouvait avoir de défaut, le crime ne pouvait pas y exister. Et ne parlons pas de tueurs en série. Ce qui a transformé l’Union soviétique en paradis pour psychopathes vu qu’ils pouvaient s’en donner à cœur joie sans encourir le moindre risque, la police ne prenant même pas la peine de relier les crimes entre eux.
Enfant 44 a voulu faire usage de ce riche terreau pour mettre en place un drame passionnant et prenant, et il ne fait pas l’ombre d’un doute que la toile de fond parle à l’imaginaire du spectateur. Mais malgré cette authenticité historique, le film dans son ensemble donne une impression d’artificialité. Le problème étant essentiellement que l’accumulation d’éléments dramatiques est telle qu’au final, il n’y a plus le moindre angle d’attaque qui en ressorte.