Les trois plans qui ouvrent le film posent d’emblée les enjeux du film: une femme couchée en position fœtale, un plan sur son ventre et un plan sur son visage.
Une mère en devenir et ses angoisses. Des angoisses mêlées de questionnements éthiques. Car Melody, coiffeuse itinérante orpheline et dans la dèche (ouf!), décide de devenir mère porteuse pour s’offrir un salon de coiffure grâce à la grosse somme que lui versera sa riche commanditaire.
Si la mise en place et l’évolution des personnages peut paraître quelque peu artificielle (tout est méthodiquement ajusté pour pouvoir alimenter la thématique de la maternité), la relation qui s’installe entre Melody et Emily se révèle néanmoins absolument bouleversante grâce aux performances intenses de Rachel Blake et Lucie Debay, justement récompensées par le prix des meilleures actrices au Festival du Film du Monde de Montréal.
Bernard a bien compris que c’est moins sur le récit que sur leurs visages, sur lequel il s’attarde longuement, qu’il pourrait trouver et transmettre des moments de vérité sur le fait de devenir mère.