“Le secret d’une longue vie ? La précision. La précision et le vin.” Ah, qu’elle est agréable et excentrique cette madame Girard. En toute autre circonstance, Mathias Gold, Américain, la cinquantaine bien sonnée, serait entièrement d’accord.
D’autant que My Old Lady se passe dans le Paris que l’on voit si souvent dans les films anglais, cette ville lumière magnifique, artistique, romantique, qui adoucit les âmes les plus moroses.
Dans cette adaptation de sa propre pièce de théâtre, le réalisateur/scénariste Israel Horovitz joue de cette carte à l’envi. L’acteur principal, Kevin Kline, commence comme un loup assoiffé d’argent, prêt à tout – en partie parce qu’il est dos au mur – pour s’approprier effectivement la maison parisienne dont il a hérité, même si cela signifie mettre des gens à la rue. Et petit à petit, on voit sa résistance fondre.
Ce que l’on n’attend absolument pas, c’est qu’au bout d’un moment, My Old Lady abandonne totalement son ton bon enfant pour embrasser une approche beaucoup plus sombre. La raison de ce changement radical de ton et ses conséquences, je vous laisse les découvrir avec plaisir.