L’histoire de Lomax est plutôt prenante, mais terriblement difficile à mettre en images. D’autant qu’il faut éviter de sombrer dans le mélo ou dans le film de stars. Et le ton doit être parfait.
Du coup, le casting devient un élément essentiel de la réussite. La version de l’Australien Jonathan Teplitzky présente autant de points positifs que négatifs, et ne restera donc pas dans les annales comme la meilleure adaptation du livre. Mais dans les moments où le film marche, il épate franchement. Durant la première partie, le personnage principal est présenté du point de vue de son épouse, qui fonctionne comme canalisateur. Mais Nicole Kidman, dont le visage immobile pose déjà un problème en soi, place bien trop de poids psychologique sur un personnage qui devrait plutôt être très modeste et quasi invisible.
Et puis, il y a Teplitzky qui tente à travers le montage de nous faire comprendre clairement les traumatismes de Lomax, et n’hésite pas pour ce faire à jouer de la corde mélo. Pourtant, le film présentait un atout de taille: Colin Firth dont l’interprétation est tellement sous contrôle qu’à certains moments, le film prend véritablement vie.
En fait, Firth aurait eu besoin d’un réalisateur comme Steve McQueen; quelqu’un de suffisamment intelligent pour leur lâcher la bride lorsqu’il se trouve face à des acteurs brillants.