A la fin des années 1990, Mel Gibson est l''acteur le mieux payé au monde, avec des cachets atteignant parfois 25 millions de dollars par film. Propulsé au sommet de la gloire, par des franchises cultes, comme L''Arme Fatale, et par son talent de metteur en scène (merci Braveheart), Mel Gibson a ensuite connu la descente aux enfers.
Entre des choix de carrière douteux, des films très controversés et une vie privée délitée, l''acteur a littéralement sombré et disparu des radars. Il revient aujourd''hui avec Le Complexe du Castor. Une oeuvre qui sonne comme une rédemption.
Décryptage d''une carrière brisée, à travers 5 films qui ont fait la gloire et la chute d''une star d''Hollywood.
Mad Max (1979)
Il n''a que 23 ans et c''est un inconnu total qui débarque sur les plaines arides autraliennes, pour le film post-apocalyptique de George Miller, Mad Max. Après un premier petit rôle dans Summer City, Mel Gibson explose très vite et très tôt. Mad Max est un carton mondial, qui ouvre grands les portes d''Hollywood à ce jeune comédien américain, vivant en Australie. Évidemment, il y aura un Mad Max 2, puis un Mad Max 3. Mais les années 1980 permettent aussi à Mel Gibson de faire ses armes. Il partagera notamment l''affiche de L''Année de tous les dangers, avec Sigourney Weaver, tout juste révélée grâce à Alien, avant de donner la réplique aux légendes Anthony Hopkins et Laurence Olivier, dans Le Bounty.
L''Arme Fatale (1987)
Puis, à l''orée des années 1990, Richard Donner va faire de lui une superstar. En cinq ans et trois films, Mel Gibson devient un acteur culte, en incarnant l''inspecteur Martin Riggs, aux côtés de Danny Glover dans L''Arme Fatale, L''Arme Fatale 2 et L''Arme Fatale 3. Les trois films d''action sont d''énormes cartons au box-office, surtout le 3e opus, qui rapporte plus de 320 millions de dollars à travers le monde. Mel Gibson est devenu l''un des comédiens les plus populaires de la planète et il cherche maintenant à obtenir la reconnaissance d''Hollywood.
Braveheart (1995)
Et ce n''est pas en temps qu''acteur qu''il va y parvenir. En 1993, Gibson s''essaye à la réalisation avec un premier film sans prétention, intitulé L''Homme sans visage. Même si le film passe inaperçu, l''expérience est concluante et l''année suivante, le comédien se lance dans le tournage de Braveheart. Le succès public et critique est au-rendez-vous. En 1996, Mel Gibson remporte même la consécration ultime, avec l''Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur. Une sacrée prouesse pour un second long-métrage. Gibson devient alors le comédien le mieux payé de la planète.
Ce que veulent les femmes (2000)
Tout ce qu''il touche se transforme en or, et il peut se permettre à peu près tout et n''importe quoi. A la fin des années 1990, il enchaîne (avec succès) les films de plus ou moins bonne qualité, comme La Rançon (de Ron Howard) ou encore Complots (aux côtés de Julia Roberts). En 2000, il tourne la petite comédie romantique Ce que veulent les femmes. Le film, avec Helen Hunt, rapporte plus de 370 millions $ à travers le globe et le consacre en temps que Sex Symbol quarantenaire. Dans la foulée, il tournera Signes, pour Shyamalan, qui sera encore un énorme succès au Box Office.
La Passion du Christ (2004)
Mais Mel Gibson va se lasser de ces gros blockbusters hollywoodiens. Il veut se remettre à la réalisation, mais pas n''importe comment. En 2004, il sort La Passion du Christ. S''il est l''un des films les plus rentables du cinéma (600 millions $ de recettes dans le monde), il est aussi l''un de ceux qui a le plus scandalisé l''opinion. Sanglant, trash et parfois jugé antisémite, son oeuvre nommée aux Oscars, marque paradoxalement le début de sa descente aux enfers. En 2006, Mel Gibson retente sa chance avec un nouveau film décalé, nommé Apocalypto, tourné en langue Maya. Mal compris par les critiques et mal perçu par le public, il se plante au Box Office.
La carrière de Gibson plonge alors, tandis que sa vie privé sombre elle aussi dans le chaos. Après 27 ans de mariage et 7 enfants, il divorce. Pris au piège de l''alcoolisme, il fait même face à la justice après avoir été accusé de violences conjugales par sa nouvelle compagne. Le cinéma semble derrière lui et il ne tourne qu''un seul film (Hors de contrôle) en 5 ans. Même son caméo dans Very Bad Trip 2 est annulé par les producteurs.
Aujourd''hui, c''est donc un vrai come-back, que tente Mel Gibson, dans Le Complexe du Castor. Un film touchant et étonnant, dans lequel il joue un homme en proie à une profonde dépression. Difficile de ne pas y voir les signes d''une possible rédemption...
