'Greed is good!' nous lançait le gourou de la bourse Gordon Gekko, il y a de cela des années, dans le classique d'Oliver Stone,Wall Street.
Mais en comparaison avec ce biopic de Jordan Belfort, interprété par Leonardo DiCaprio, le personnage impitoyable alors joué par Michael Douglas a l'air d'une chiffe molle. Durant les années '80 et '90, Belfort n'a littéralement reculé devant rien. Qu'il s'agisse de la revente d'actions sans valeur, de la consommation orale ou nasale d'un maximum de substances stupéfiantes ou de séances de baise avec tout ce qui passait, il l'a fait.
DiCaprio et son comparse Martin Scorsese rendent l'ascension et la chute de ce douteux personnage avec panache. Les scènes où ce responsable d'entreprises véritablement possédé, s'adresse à ses employés font à la fois penser aux speeches délivrés par Hitler et aux performances débordantes d'énergie des meilleurs des rockeurs.
En même temps, tout n'est pas positif: la durée - quasiment trois heures - aurait clairement pu être revue à la baisse. Et puis, Jonah Hill ne convainc absolument pas dans le rôle du sidekick de Belfort. Quant à l'humour, il est par moments très douteux.
Ceci dit, voici matière à réflexion pour l'Amérique bien-pensante qui a tendance à préférer les situations en noir et blanc plutôt que les nuances grisées.