Le nouveau film de Nancy Meyers ('Something's gotta give', 'What women want') nous embarque dans un conte de Noël moderne où une américaine (Diaz) et une anglaise (Winslet), déçues des hommes, échangent leurs maisons aux deux bouts du monde. Avec Jack Black et Jude Law, une comédie romantique qui va faire rêver plus d'une demoiselle...
Kate Winslet: L'anglaise dévouée...
Comment vous y êtes-vous prise pour jouer un personnage si pathétique?
Parce qu'il s'agit d'une histoire légère et drôle, on a l'impression que le travail l'est tout autant mais je peux vous assurer que ce n'était pas le cas ! C'était un tournage difficile, rempli de défis en tout genre... J'ai déjà jouer les américaines modernes mais c'est la première fois que j'interprète un rôle contemporain de femme anglaise. C'est vraiment bizarre car je ne pouvais pas me cacher derrière un costume d'époque ou un dialecte ou même une perruque! Iris est une version des gens que je côtoie; ma famille, mes amies et inévitablement, une version de qui je suis. Vous êtes pourtant habituée aux comédies romantiques? Romantique oui, mais il s'agit plus de comédie ici! Je trouve que c'est totalement différent! Il faut un certain timing pour le comique, j'ai dû apprendre à trouver cet instant crucial. Il y a aussi la confidence, cette aptitude à savoir si on est drôle ou pas. Je n'arrêtais pas de demander à Jack Black si j'étais drôle et ce que je pouvais faire pour rendre la scène plus marrante. C'était vraiment angoissant !
C'était une mauvaise expérience, alors ?
Non, pas du tout ! Disons plutôt que c'était différent. Il y avait aussi de très longs dialogues comme ceux d'une pièce de théâtre, sept ou huit pages; alors qu'un dialogue de film ne fait généralement pas plus de trois pages. Je me suis attaquée à ce rôle avec autant de concentration que pour mes films précédents; je suis malgré tout sortie du personnage d'Iris moins accablée que pour d'autres rôles, c'est un des côtés positifs de la comédie.
Avez-vous improvisé ?
Oui, énormément et j'adore ça ! C'est le genre de chose que vous pouvez vous permettre lorsque le scénario est vraiment bien écrit et Nancy Meyers n'hésite pas à donner des détails dans son script, cela aide vraiment à l'improvisation.
Est-ce que l'amour vous a fait souffrir à ce point?
Non, je ne me suis jamais retrouvée aussi désespérée qu'Iris, je suis trop rusée pour ça ! Mes histoires d'amour ont toutes été sincères, à la limite du parfait. J'ai des convictions et je les mets en pratique, je ne regrette jamais rien. J'ai sans doute eu mes moments de faiblesse comme tout le monde, mais pas à ce point là !
Comment combinez-vous votre vie de maman et votre carrière ?
Pour l'instant, je trouve que c'est plus facile qu'un travail de bureau, cinq jours par semaine, quarante-huit semaines par an. J'ai de longues périodes de congés entre les tournages et lorsque je travaille, je peux emmener ma famille avec moi ! Il suffit d'être organisée et je combine ces deux rôles côte à côte.
Vos enfants vous accompagnent-ils sur les tournages ?
Ils ne viennent pas souvent. Ils sont encore petits et ce n'est pas vraiment marrant pour eux de rester dans ma loge en attendant que je passe leur faire un petit coucou entre les scènes.
Comptez-vous vous lancer dans la réalisation, comme votre époux?
Jamais de la vie, c'est trop difficile! Quand je vois tout ce qu'il fait... L'interaction avec les acteurs me plairait, j'adore être en leur compagnie, je les trouve drôles et ils m'inspirent mais pour le reste, je ne saurais que faire des caméras, des lumières, des costumes,... Ce serait vraiment trop pour moi !
Qu'emportez-vous de chaque tournage?
Travailler avec des acteurs tels que Jude Law et Sean Penn dans 'All the King's Men', Jack Black dans ce film,... Ce sont de brillants acteurs qui m'offrent de merveilleuses expériences. Mon rôle dans 'Little Children' était une telle épreuve, tellement gratifiante à jouer ! C'est ça le métier d'acteur, affronter un défi et apprendre quelque chose de nouveau. Ma carrière est une expédition et j'aime les grandes aventures !
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Amanda est le cliché de la californienne superficielle, est-ce qu'elle vous ressemble?
Je pense que chacun peut s'identifier aux personnages de ce film, nous nous sommes tous retrouvés dans des histoires de coeur qui ne mènent nulle part. Même ceux qui ont la chance de vivre le parfait amour, il y a des hauts et des bas. Quelle que soit votre attitude et qui que vous soyez, nous passons tous par-là. C'est vrai qu'Amanda a des airs de diva mais il faut laisser tomber les stéréotypes ! Elle n'est pas aussi superficielle et froide qu'on pourrait le croire; elle est simplement fatiguée des relations amoureuses qui ne durent pas.
Vous est-il arrivé d'être entourée par des gens qui n'en voulaient qu'à votre renommée ?
Nous sommes à Hollywood ! Tout le monde vient ici pour être riche et célèbre ou pour être près de quelqu'un qui l'est (rires) ! J'ai passé mon adolescence à 30 kilomètres d'ici, je connais la routine ! Je me suis installée à Los Angeles dans le but de devenir mannequin et vivre de ce métier; sans ambition d'être un jour une actrice connue. C'est peut-être pour cela que je peux repérer en une fraction de seconde ceux qui veulent s'attacher à ma célébrité, j'ai un très bon radar ! Je suis heureuse d'aider ceux qui ont de véritables dispositions et ce n'est pas pour exhiber mon pouvoir de riche Movie Star (Rires) !
Comment réagissent les gens maintenant que vous êtes brune?
J'ai déjà tout entendu, les gens réagissent différemment ! Mais bon, tout le monde sait que les blondes sont perçues d'une certaine manière... Je me suis donc dit que teindre en brun ma célèbre tête blonde changerait l'opinion des gens. C'est ça, l'intelligence artificielle (rires) ! J'ai l'impression d'être plus proche de qui je suis réellement et puis cela m'a permis de me créer une toute nouvelle garde-robe (rires) !
Est-ce que cela fait ressortir les racines cubaines qui sont en vous ?
Je suis de la troisième génération mais j'ai été élevée dans un quartier cubain de Tampa, en Floride. Mon père m'a éduquée dans l'esprit de cette culture, de la musique à la cuisine en passant par l'attitude; et surtout, j'adore tout ce qui brille et scintille (rires) !
C'est aussi de là que vient votre sens de l'humour ?
Et comment, on m'a inculqué l'humour à coup de bâtons (rires) ! Non mais sérieusement, l'humour fait totalement partie de ma famille. C'est un genre d'humour particulier, cela ne vous ferait sous doute pas rire mais c'est notre manière de réagir aux aléas de la vie, notre façon de communiquer, de rester en contact.
Avez-vous bien rigolé avec Kate Winslet sur le tournage?
Nous n'avons hélas qu'une seule scène ensemble et c'est vraiment dommage... J'aimerais vraiment faire un film à ses côtés. Elle est adorable, intelligente et drôle; définitivement une grande actrice, pleine de talent ! Elle a d'incroyables scènes dans ce film, j'ai été complètement épatée par ses performances; je l'adore !
Pouvez-vous nous dire où vous en êtes avec 'Shrek: The Third'?
Nous avons fini l'enregistrement des voix mais je ne peux pas vous en dire plus. De toute façon, même si je le voulais, je ne pourrais même pas vous dire exactement ce qu'il arrive à Princesse Fiona, je n'ai fait que lire ses parts de dialogues dans le désordre ...
Vous ne travaillez pas trop en ce moment, il me semble...
Sans doute parce que je ne voulais pas travailler (rires) ! J'ai des difficultés à m'investir dans des projets planifiés à l'avance et à long terme; ça me rend dingue, je ne veux pas faire ça ! Et puis, j'ai plein d'autres choses à faire, je ne m'ennuie jamais !
Qu'en est-il du projet avec Jim Carey?
C'est tombé à l'eau! Cela ne m'était encore jamais arrivé d'abandonner un projet. Ils ont fait tellement de changements dans le scénario que plus rien ne me connectait au personnage... Je suis très déçue parce que je voulais vraiment rejouer avec Jim, on n'a plus rien fait ensemble depuis 'The Mask'!
A Los Angeles, Catherine Nitelet-Vedder
