Vu que le corps d’Agnès Le Roux, l’héritière du casino Palais de Méditerranée à Nice, n’a jamais été retrouvé, aucun coupable ne devrait avoir été désigné. Mais Maurice Agnelet a récemment été déclaré coupable de meurtre.
Agnelet est un personnage suspect, cela ne fait pas l’ombre d’un doute, qui aimait manger à tous les râteliers. Il travaillait pour la reine du casino, Renée Le Roux. Mais avait également des contacts avec Fratoni, le concurrent de Le Roux, et est parvenu, grâce à la relation amoureuse qu’il entretenait avec Agnès, à faire tomber le casino aux mains des Fratoni. Mais pour le spectateur, la culpabilité d’Agnelet n’est pas aussi évidente. Ni pour Techiné. Ce meurtre non élucidé ne l’intéresse d’ailleurs pas. Ce qui le passionne, c’est comment les gens de ce milieu se manipulent mutuellement. Renée tente de garder Agnelet et Agnès sous sa coupe. Agnelet tente de manipuler Agnès, mais Agnès est elle aussi gourmande de contrôle. Dans son film, qui tient plus de l’esquisse de milieu que du mystère autour d’un meurtre, Techiné en reste aux faits, sans y ajouter une once de mélo.
Ce qui fait de L'Homme qu’on aimait trop l’un des meilleurs films français de ces dernières années. Guillaume Canet est par ailleurs impeccable dans le rôle d’Agnelet, charmant serpent à sonnette qui, qui sait, pourrait aussi être un assassin.