On ne s'attend pas à ce que l'équipe ayant tourné les Largo Winch ponde un Cry Freedom. On peut donc difficilement être déçu en constatant que Zulu n'est d'aucune manière un film d'auteur sur les blessures profondes des Sud-Africains noirs.
Par contre, ce que Jerôme Salle fait, c'est proposer une série B très valable sur drames raciaux encourus par les Américains dans les années '60 et '70, mais en les transposant dans l'Afrique du Sud contemporaine. Les traumatismes causés par l'apartheid, symbolisés par le 'problème' du flic noir interprété par Forest Whitaker, sont abordés, mais jamais approfondis.
Il faut dire qu'il n'y a pas de place pour cela, vu qu'il faut consacrer du temps à une histoire de meurtre très cliché, impliquant dealers de drogue et sociétés pharmaceutiques, une sous-intrigue entre deux potes (Forest Whitaker et Orlando Bloom) et quelques scènes d'action passionnantes. Et pourtant, nous ne nous en plaidrons pas. Car Whitaker joue avec une telle intensité qu'il parvient à faire oublier cette impression de série B, et les scènes violentes sont tellement réalistes qu'on se retrouve souvent à les regarder la bouche grande ouverte.
Dans les dernières images, on sent bien que Salle voulait quand même dire quelque chose de sensé, mais sa prise de position est plus réactionnaire/provocatrice que transcendante. A nouveau, on ne peut s'en plaindre: Zulu ne tente à aucun moment de cacher son potentiel commercial.