Après avoir créé la polémique l’an dernier lors de la conférence de presse de BAC NORD, voici que Cédric Jimenez est déjà de retour avec un nouveau film : NOVEMBRE. Le titre est sobre et ce n’est pas plus mal compte tenu de la thématique du film à savoir les attentats du 13 novembre 2015. Ici, pas question de traiter des attentats en tant que tel mais bien de suivre le travail des enquêteurs des différentes unités anti-terroristes. Jimenez n’étant pas au scénario, on est face à un film moins engagé et plus factuel. Tant mieux ! Cela dit, quand les faits ne sont pas corrects, comme Salah Abdeslam présenté comme étant de nationalité belge alors qu’il est français, cela commence à être compliqué. Cela dit, le film évite tout côté tape-à-l’œil et fait même preuve d’une pudeur inattendue. Les personnages sont désincarnés, à l’instar de Jean Dujardin assez transparent. Les seuls moments d’émotion viennent des persosnnages d’Anaïs Demoustier et Lyna Khoudri. C’est peu. Sans être jamais ennuyeux ou vraiment raté, on ne peut quand même pas dire que NOVEMBRE ait énormément d’intérêt. Cela aurait limite été mieux d’en faire un documentaire.
Place ensuite au tant attendu DECISION TO LEAVE de Park Chan-wook. Le réalisateur coréen est un habitué de la croisette où il n’était plus revenu depuis la présentation de MADEMOISELLE, son dernier film en date. DECISION TO LEAVE raconte l’histoire de Hae-joon, un enquêteur qui va enquêter sur la mort suspecte d’un homme en montage. Sa suspecte numéro 1 : l’épouse du défunt, Sore. Plus son enquête avance, plus Hae-joon va être déstabilisé par son attirance pour Sore. Park Chan-wook sait y faire avec les relations ambigües, les thrillers, le malaise, la tension. Il construit habilement ses scènes et fait preuve d’une maestria de mise en scène, une fois encore. Parce que si DECISION TO LEAVE n’est pas exempt de défauts (il est un peu trop long et certains passages n’ont guère d’utilité), il est tout de même un grand film. Quel sens du récit, quelle façon de faire, quelle ambition. Park Chan-wook est un grand, tout simplement. Et si ça ne suffisait pas, son casting composé de Park Hae-il (THE HOST) et Tang Wei (LUST CAUTION, HACKER) est juste parfait. Ils ont la balance parfaitre entre l’alchimie et la distance nécessaire à l’enquête. Tang Wei est si bonne qu’elle se place comme une potentielle gagnante au prix d’interprétation féminine.
Enfin, pour terminer la journée, place à l’une des séances de minuit (oui ça en fait quelques-unes, oui les nuits sont courtes), MOONAGE DAYDREAM qui, comme son titre l’indique, est un documentaire sur David Bowie. Brett Morgan, le réalisateur, a bénéficié du soutien des proches du chanteur qui lui ont donné accès à beaucoup d’archives personnelles, des dessins, peintures et autres. C’est une immersion totale dans l’art de Bowie, un kaléidoscope d’images d’archives, de concerts, de musique, de réflexions sur l’art, l’amour, la vie. MOONAGE DAYDREAM n’utilise pas le procédé classique de raconter l’histoire d’une personne dans l’ordre chronologique avec des interventions des personnes l’ayant côtoyé. Il fait le choix d’être une œuvre d’art en tant que telle, une véritable ode au talent de l’icône qu’était et est toujours David Bowie.
