Après des journées à 5 films, un moment plus light était plus que bienvenu, pour ne pas dire nécessaire. L’angle du jour ? Les premiers films avec 2 œuvres présentées à la Semaine de la Critique et une autre à la Quinzaine des réalisateurs.
La journée a débuté avec AFTERSUN, film qui n’était pas à mon programme au départ mais les premiers échos unanimes m’ont poussé à l’ajouter. Excellente décision tant AFTERSUN est une surprise inattendue qui frappe au cœur. Le film raconte l’histoire de Sophie, qui contemple les moments de joie partagée et la nostalgie intime des vacances qu’elle a passées avec son papa vingt ans plus tôt. Des souvenirs, réels et imaginés, comblent les vides entre les enregistrements avec son miniDV, alors qu’elle tente de concilier le père qu’elle a connu et l’homme qu’elle ignorait. La réalisatrice Charlotte Wells raconte principalement les vacances en question mais vient distiller le récit de pastille de Sophie à l’âge adulte. Ces moments, hors du temps, ne prennent sens que plus tard dans le film qui dévoile petit à petit sa grande richesse, profondeur et émotion. Les thématiques abordées sont traitées avec beaucoup de justesse et délicatesse malgré leur côté parfois effroyable. Le jeune Paul Mescal, révélation de la série NORMAL PEOPLE, rayonne dans le rôle du père désabusé. Au final, AFTERSUN fait partie de ces œuvres bouleversantes et magnifiquement bien racontées. Un immanquable, tout simplement.
Place ensuite au premier film en tant que réalisatrice de la comédienne québécoise Charlotte Le Bon. FALCON LAKE est une adaptation du roman graphique « Une sœur » de Bastien Vivès.
Le film raconte l’histoire de Bastien, jeune français de 13 ans passant ses vacances au Québec chez une amie de longue date de sa mère. Il va y faire la rencontre de Chloé, 16 ans, fille du couple en question. Entre coming of age, premier amour, flirt d’été et fantômes, FALCON LAKE offre un portrait de jeunes ados relativement classique mais empreint de beaucoup d’empathie. Classique tant dans son propos que sa forme mais il est plein de bonnes intentions et pose de solides bases en mise en scène, c’est de bon augure pour la suite de la carrière de Charlotte Le Bon en tant que réalisatrice. FALCON LAKE est une jolie réussite qui vaut surtout pour ses personnages attachants, sa bonne humeur et ses petites surprises.
Enfin, place à un film de genre, ce qui n’est pas le plus commun à Cannes : NOS CÉRÉMONIES, premier film de Rieth. Les côtés fantastique et singulier font que NOS CÉRÉMONIES se détache du lot. Cela confère au film qui a aussi des apparences de coming of age une certaine fraicheur. Les idées fourmillent, la mise en scène efficace, l’esthétique très belle et le casting parfait. C’est le parfait exemple de film de cinéaste qui a une idée très claire de ce que le film doit être, assume ses choix et en fait une œuvre inédite. NOS CÉRÉMONIES est une belle réussite qui ne fait que confirmer que la Semaine de la Critique est décidément une section surprenante, pionnière, découvreuse de talents et immanquable.
