Sorte d'évocation filmique d'une montée abondante de sucre dans le sang, La grande aventure LEGO 2 ne change pas la formule du premier volet, l'alpha, des aventures d'Emmet et Lucy. Tout y est sympathiquement méta, doucement béta, speed et flashy, chanté et dansé, drôle et référentiel. Nous connaissons la formule, l'ivresse qu'elle provoque, même si elle sera un peu moins grisante que précédemment. Autre avantage : l'ivresse ressentie n'entraîne aucune gueule de bois au final.
Cote : 7/10 Bonus : Scènes coupées, featurettes...
Il y presque 10 ans qu'Harold et Krokmou prirent leur envol sous la bannière Dreamworks, nous présentant une lecture très éloignée de l'oeuvre de Cressida Cowell. Et avouons-le : nous sommes tombés immédiatement amoureux. Pas moins de plaisir en 2015 lorsque sort le deuxième volet de ce qui allait devenir une trilogie. Alors que penser de l'aboutissement de ce long périple drôle, dragonesque, bardé d'aventures et de combats - parfois - titanesques, Dragons 3? N'y allons pas par quatre chemins... il est toujours difficile de conclure, et surtout de satisfaire les attentes de tous les fans. Chaque conclusion de grosse franchise, telle que Matrix - par exemple - a partagé critiques et public. Dragons passe également par la case "divison"... mais allez-y, plongez, et vivez cet ultime voyage avec votre propre ressenti. De notre côté, le plaisir l'a emporté sur les petits défauts.
Cote : 7,5/10 Bonus : scènes inédites, featurettes...
Grosse fumette au LSD, le denier film de Yórgos Lánthimos ne possède pas forcément le mordant de Canine, la tension d'Alps et ce quelque chose de décalé et cruel perçu dans The Lobster et Mise à Mort du Cerf Sacré... Mais il n'empêche que cette vision boueuse et barrée des frasques de Cour au XVIIIème siècle provoque des écarquillements d'yeux démesurés. Sorte de vaudeville historique aux personnages "putrides" et vaniteux, La favorite surprend par sa mise en forme parfois proche de l'absurde, et ses intrigues exprimant avec force la médiocrité de l'opportunisme.
Une fois de plus, le réalisateur grec propose une oeuvre singulière, un peu plus faible qu'a l'accoutumée, mais intéressante malgré tout.
Cote : 7/10 Bonus : scènes inédites, featurettes...
Autre singularité cinématographique, Bienvenue à Marwen permet à Steve Carell d'accentuer, ou plutôt de véritablement faire émerger son potentiel dramatique, finalement souvent présent en filigrane dans pas mal de ses rôles. Il incarne sous la direction de Robert Zemeckis la somme de toutes les peurs, soit Mark Hogancamp, devenu amnésique et reclus du monde suite à une violente agression physique. Ses seuls moyens de s'évader : des médicaments, et des figurines qu'il met en scène dans un récit imaginaire qui se déroule lors de la Seconde Guerre Mondiale. Un scénario que n'aurait pas refusé Michel Gondry, traité avec beaucoup de délicatesse par Zemeckis, qui prouve une fois de plus que sa discrétion ne doit pas le faire oublier!
Cote : 7/10 Bonus : scènes coupées, featurettes...
Et voici un tir groupé d'excellentes productions distribuées par nos amis de Cinéart!
Commençons par le documentaire De chaque instant, réalisé par Nicolas Philibert. Le réalisateur français s'attaque cette fois-ci à la formation des futures infirmières et futurs infirmiers. De la théorie à la pratique, toutes et tous apprennent petit à petit la justesse du geste, et l'injustice de la fragilité humaine, le tout sous un stress constant où la concentration - au milieu du chaos - reste une élément essentiel. Film confrontant, nuancé et bardé de bienveillance, De chaque instant interpelle dès ses premières images.
Cote : 8/10
Après Ce sentiment de l'été et Memory Lane, Amanda met en scène les pérégrination de David, 24 ans, qui patauge encore gentiment dans l'état d'entre deux : entre adolescence prolongée, et prise de position adulte "tardive". Mais un événement bouscule violemment sa vie, et fait voler en éclat "l'état de grâce". oeuvre sensible, cousue main par un Mikhaël Hers épaulé par le jeu à fleur de sentiments de Vincent Lacoste et Isaure Multrier, Amanda porte haut la lumière mise en danger par le pathos.
Cote : 8/10
Pas moins de sensibilité et de frissons lors du visionnement de Pupille, le dernier film de la réalisatrice Jeanne Herry. On y retrouve Sandrine Kiberlain, déjà présente dans son opus précédent Elle l'adore, mais aussi Miou Miou, Elodie Bouchez, Gilles Lelouche... L'histoire s'articule autour d'un axe simple : Alice attend depuis 8 ans que l'on réponde à sa demande d'adoption, tandis que le petit Théo, accouché sous X, aurait bien besoin d'une maman. Jeanne Herry suit pas à pas le parcours de ces deux êtres fragiles, et de leur entourage, sans fumisterie ou effet de manche.
Cote : 8/10 Bonus: Making of.
Chronique familiale belle et sensible, Mirai, ma petit soeur, fait penser à une production des studios Ghibli, ce qui en soi n'est pas forcément la pire référence que l'on puisse accoler à un film d'animation! Mais attention, certes "influencé" Mamoru Hosoda (Les Enfants Loups, Ame & Yuki, Le Garçon et la Bête) apporte sa patte personnelle aux aventures vécues par le petit Kun, un enfant au vécu émotionnel un peu difficile, qui découvre par magie une voie - express et particulière - en matière de questionnement existentiel. Une aubaine pour remettre en question le déchirement ressenti par l'arrivée de sa petite soeur, Mirai.
Cote : 8/10
En bref :
- Malgré une mise en scène un peu boiteuse, La haine qu'on donne (The Hate U Give) de George Tillman Jr. possède suffisamment de qualités pour mériter un visionnement attentif.
- Réalisé par Dan Fogelman Seule la vie... ne constitue pas encore le coup d'essai transformé.
