George va bientôt mourir, il lui reste quelques mois à vivre seulement. Cette situation critique mobilise tous ceux qui l'aiment: amis, proches, une ex-femme, une admiratrice non déclarée, une amante – secrète - du passé… Tout cela pourrait se dérouler sans mal, si tout ce beau monde n'était pas en couple.
L'ami de longue date (cachant mal sa maîtresse) avec "l'admiratrice" restée anonyme, l'amour de jeunesse avec un complice de longue date, l'ex-femme vivant une tiède relation, loin de la passion dévorante, afin de se préserver. Qui plus est, tout ce beau monde se connaît bien, se fréquente énormément, vit dans la même région du Yorkshire, et… va monter une pièce de théâtre en commun! Du vaudeville gigogne...
Au cours des répétitions, et du temps qui passe (qui rapproche George du trépas), les squelettes sortent des placards, la retenue des sentiments s'efface devant l'urgence.
Resnais adapte ici, une fois de plus après Smoking / No Smoking et Cœurs, une œuvre du dramaturge britannique Alan Ayckbourn, étonnamment cynique, évoquant sobrement le memento mori.
"On connait la chanson": Resnais décède avant la sortie du film, et du coup, il devient à tout jamais le personnage beckettien qu'est George, cette ombre accordant et désaccordant toute cette troupe de grinçant vaudeville. Il est omniprésent, et pourtant, il disparaîtra avant la fin du dernier acte. Sans oublier de nous avoir fait rire, penser profondément à la forme cinématographique, et à ses autres possibles. Merci.