L'histoire de David O. Russell comprend autant de hauts que de bas. Le scénariste et réalisateur a marqué le public avec de véritables classiques comme Three Kings et I Heart Huckabees, des films célèbres à la fois pour leurs qualités et pour ce qui s'y est passé durant le tournage.
Sa réputation s'est ensuite effondrée avec Nailed - une tragi-comédie sur une femme qui, suite à un accident, se transforme en nymphomane - pour cause de faillite de la maison de production. Avec The Fighter, drame sur fond de boxe, et la comédie Silver Linings Playbook il a fait un comeback de tous les diables, faisant de lui le favori des Oscars.
L'escroquerie, vaguement basée sur des faits réels, dont il est ici question permet à nouveau à Russell d'être en compétition pour 10 Oscars. Ce qui n'est pas clair c'est comment il y est arrivé. Il est vrai que les acteurs – parmi lesquels Christian Bale, Amy Adams, Bradley Cooper et Jennifer Lawrence qui avaient déjà joué pour lui auparavant – sont absolument fantastiques. Sous ces costumes seventies et ces couches de maquillage, ce sont des personnages de chair et de sang que l'on retrouve.
Mais côté scénario, les manques sont tellement gros qu'il faudrait un sérieux travail de réécriture.
En bref: Russell a les yeux plus grands que le ventre. Il mêle une histoire d'amour entre deux arnaqueurs au récit d'un agent du FBI dévoré d'ambition, et à l'histoire d'un politicien corrompu. D'autant plus difficile à digérer qu'il ne peut s'empêcher de noyer le tout dans des excès visuels constants.