“Go West!” Lorsque Shen Tao, le personnage principal féminin de Mountains May Depart, lance le film avec une petite danse sur ce classique des Pet Shop Boys, ce n’est pas seulement parce qu’elle apprécie la pop.
Le titre du morceau en dit beaucoup sur l’ambiance en Chine en 1999, l’année où nous découvrons Shen Tao. Le pays commence à sortir de son isolement communiste, des fortunes sont soudain à portée de main et il est très difficile d’y résister.
Le réalisateur Jia Zhangke aime à parler de son pays dans ses films. Cette fois, il se penche sur l’évolution de la Chine au cours des quinze dernières années, et il se permet même une percée dans le futur pour les dix années à venir. Pour ce faire, il ne se tourne pas vers de grandes théories ou des termes économiques abscons. Mountains May Depart est avant tout une histoire d’amour tragique, la vie dramatique de personnages qui ont fait de mauvais choix et doivent ensuite apprendre à vivre avec leurs erreurs.
Le chapitre final, qui se passe en l’an 2025, n’est pas aussi acéré que le reste, mais on le pardonnera volontiers.