Tout tourne autour des secrets des parents de Peter Parker/Spider-Man dans The Amazing Spider-Man 2. Parce qu'ils en savent long sur Oscorp. Une mystérieuse société qui est aussi au centre de la création accidentelle du monstre électromagnétique Electro (interprété par Jamie Foxx) et du Green Goblin (rôle de Dane DeHaan).
Qu'est-ce qu'on ne peut absolument pas faire dans un film de Spider-Man, monsieur Webb?
Marc Webb: Spider-Man ne peut jamais tuer quelqu'un. C'est l'interdiction la plus importante pour un film de Spider-Man, car cela rendrait le film commercialement indéfendable. Mais on peut détourner le principe (rit). Généralement, Spider-Man s'arrange pour que les méchants s'affrontent mutuellement. Je pense qu'il ressent l'envie de les tuer, mais c'est un acte avec lequel il n'a jusqu'à présent jamais été confronté dans les films. C'est évidemment très réfléchi (rit). Car il est possible que dans l'un des prochains volets il doive affronter ses propres sentiments violents et déterminer quelle portion d'humanité reste en lui.
Vous remontrez des images qui ont déjà été vues dans le premier volet, mais en donnant plus d'informations au spectateur ...
Marc Webb: C'est juste. La base de toute l'histoire, qui se trouve développée sur plusieurs films, est à chercher du côté des parents de Peter Parker et les conséquences émotionnelles que cela a sur Peter. Dans le premier volet, on montrait le lien entre les parents et l'araignée, et quelles en étaient les conséquences. Dans ce deuxième opus, je veux que le spectateur comprenne cette histoire à la base de tout de manière plus pénétrante.
L'intro, dont Spider-Man est d'ailleurs absent, m'a fait penser à un James Bond. Il y a de ça?
Marc Webb: Peut-être bien. Nous avons adopté un style à la Bourne pour l'intro, avec caméra à la main. Cette scène donne plus de poids à la quête de Peter Parker et donne aussi envie d'en savoir plus sur les parents. Mais comme on ne voit pas de super héros dans cette intro, j'ai dû la tourner de la manière la plus réaliste possible. Je n'ai d'ailleurs pas utilisé de cascadeurs pour le combat, il est juste interprété par les acteurs, avec beaucoup d'intensité. Ils se sont entraînés pendant une semaine et le tournage de la scène nous a pris une semaine. Nous nous sommes principalement concentrés sur leurs visages et moins sur les poings. Et nous avons ensuite éliminé les passages les plus violents. Il fallait que des enfants puissent le regarder. Mais il fallait malgré tout que le début soit explosif.
Cette suite contient beaucoup d'éléments en rapport avec le temps. C'est un thème important, monsieur Garfield ?
Andrew Garfield: Une thématique très importante, oui. Peter ressent la pression du temps. En tant que Spider-Man, il manque de temps pour sauver tous ceux qui sont en danger. Mais il manque aussi de temps pour s'occuper de sa tante et entretenir sa relation avec Gwen. La question épineuse est : que peut-on faire avec le peu de temps qui nous est donné? Et la réponse est difficile vu la grande responsabilité qu'il porte vis-à-vis des fabuleux pouvoirs qu'il détient. Mais c'est aussi une question importante pour les spectateurs. C'est ce qui fait de Spider-Man un héros tellement intéressant.
Robert Redford, avec qui vous avez travaillé sur Lions for Lambs, voulait tourner Captain America 2 parce que adapter un comics, disait-il, c'est une toute autre manière de faire du cinéma. Vous l'avez également ressenti comme ça?
Andrew Garfield: En fait, non. J'ai toujours eu l'impression de tourner des films intimistes dans ces deux Spider-Man. A mes yeux, l'histoire de Spider-Man est une histoire importante, et on la filme comme un Lions for Lambs. La seule différence c'est que l'équipe est plus importante sur le plateau. Les bande-annonces sont aussi plus importantes. Parfois trop. Et il y a trop d'assistants qui courent sur le plateau. Mais jouer, c'est jouer, et on approche les personnages comme des êtres humains.
Monsieur Foxx, où avez-vous été chercher cette étrange coiffure pour Max Dillon (le pauvre type qui devient Electro)?
Jamie Foxx: Etrange, en effet. Max peigne tous ses cheveux d'un seul côté, pour dissimuler sa calvitie. J'avais raconté à ma soeur que je voulais être le premier homme noir avec une coiffure comme ça. 'Mais de quoi tu parles?', m'a-t-elle demandé. Je voulais vraiment faire de ce type une caricature absolue, et cette coiffure allait avec l'image que je me faisais de lui. Pour le reste, il est difficile pour quelqu'un comme moi, qui suis dans le circuit depuis 20 ans, d'encore disparaître derrière l'apparence d'un personnage. Avec les médias sociaux qui diffusent votre image partout dans le monde. C'est pour ça qu'Electro m'a tellement plu. J'ai pu me déguiser. Tous les acteurs aiment ça. Pour le personnage de Max, je me suis inspiré de George Jefferson (de la série télé The Jeffersons), de (la légende du sport) Terry Bradshaw et d'un acteur de Seinfeld.
Comment en sont-ils arrivés à la couleur bleue de la peau d'Electro?
Jamie Foxx: Nous avons fait trois tests maquillage et le bleu que l'on voit dans le film a formé le résultat final. Mais en réalité, ce qu'on voit, c'est un écran bleu. Ils m'ont entièrement recouvert de silicone bleu pour ensuite projeter des images sur moi. Du coup, quand je me fâche, on a l'impression qu'il y a de l'orage dans ma tête. C'est surprenant pour les spectateurs, comme ils pensent que je porte un costume, alors qu'en réalité, c'est sur moi que l'on projette des images.
C'est le premier méchant de votre carrière. Comment pensez-vous que les gens vont réagir?
Jamie Foxx: En plus, Electro est un bad guy qui n'y peut pas grand-chose. C'est amusant de voir comment les gens réagissent aux personnages qui se conduisent méchamment. J'ai un jour joué un avocat retors dans Law Abiding Citizen. Pas une vraie crapule, mais quand même quelqu'un qui maltraitait les autres. Après la sortie du film, les gens se sont mis à me crier : 'Ce qui t'arrive dans ce film, c'est entièrement de ta faute, idiot. Tu n'avais qu'à te conduire décemment.' C'est drôle, certaines personnes pensent vraiment que c'est vous?
