Toute la Salle Debussy regardait avidement l’entrée cet après-midi. Un bruit avait en effet laissé entendre que Ryan Gosling allait assister à la vision de presse de son Lost River, et lorsqu’une vedette est présente, même les journalistes ont des étoiles dans les yeux.
Mais quand, un quart d’heure après l’heure de départ prévue, Gosling ne s’était toujours pas montré, on a commencé sans lui.
Notre attente fut heureusement récompensée par un premier film solidement réalisé, un conte de néon tout en noirceur qui se déroule dans une petite ville oubliée. C’est là que Christina Hendricks et ses deux fils tentent de tenir la tête hors de l’eau alors qu’ils subissent les assauts, entre autres, d’un directeur de banque dénué de conscience et gestionnaire d’un théâtre de grand guignol après ses heures, et un sociopathe présentant un amour prononcé pour les ciseaux.
Si Lost River distribue de si belle beignes et puise avec brio dans ces portions de l’âme où se forment les cauchemars, c’est certainement aussi dû à l’apport de deux Belges dans ce projet: le monteur Nico Leunen (qui a travaillé sur The Broken Circle Breakdown et Kid) et le caméraman Benoît Debie (présent sur Irréversible et Spring Breakers).