Cela n’étonnera personne de savoir que lors de sa projection, l’année dernière au Festival de Cannes, Lost River, le premier film réalisé par Ryan Gosling (acteur de son état), a déchainé des réactions très contradictoires.
Gosling est devenu une star grâce à des productions commerciales comme The Notebook et Crazy, Stupid, Love, mais il n’a jamais caché que ses goûts personnels étaient nettement plus osés. Pas une surprise quand on est super pote avec un électron libre comme Nicolas Winding Refn (Drive, Only God Forgives).
L’impact de Refn est également palpable dans Lost River, une fable de néon hypnotique qui ne s’embarrasse pas des règles établies et poursuit bille en tête la route qu’elle s’est choisie. Ici et là, Gosling va un peu loin dans sa symbolique sombrissime et ses retournements surprenants, mais il affiche en même temps tellement de confiance en lui qu’on ne peut que lui emboîter le pas. Les tableaux auxquels il donne vie – avec l’aide du caméraman belge Benoît Debie — sont à la fois angoissants et irrésistibles.
Si on m’avait dit que ce film avait été tourné par David Lynch, j’y aurais cru sans peine. Et c’est un compliment, n’en doutez pas.