Pas de comédies, westerns et autres films de genre chez les frère Dardenne. Ils ne sortent jamais de leur niche (cinématographique s’entend).
Mais ils le font avec brio et parviennent à chaque fois à en explorer de nouvelles facettes. La prémisse de Deux jours, une nuit est presque ridiculement simple et la réalisation semble évidente. Mais rien n’est moins vrai. Les frères sont concentrés et – même si la comparaison est peu respectueuse – se lancent sur leur proie comme de véritables panthères. Du coup, la quête de Sandra se vit presque comme un thriller.
Juste ce qu’il faut d’information, le personnage principal ne devient jamais une pauvre idiote : le spectateur compatit et veut, non exige, qu’elle garde son job. En parallèle, l’aversion pour la gestion perverse du patron et de son aide grandit, du coup, impossible de ne pas soutenir cette ‘nobody’ qui menace de sombrer psychiquement face à leur attitude. Mais à aucun moment les Dardenne n’optent pour la facilité du portrait en noir et blanc. Tout reste dans la nuance, très crédible.
A l ‘heure où ces lignes sont écrites, le frères n’ont pas encore de troisième Palme d’or, mais ils la méritent! Et si elle leur passe sous le nez, que Marion Cottillard décroche le prix de meilleure actrice. Car les Dardenne l’ont amenée à une interprétation phénoménale.