Voilà sans doute la love story la plus originale et touchante qui soit arrivée sur les grands écrands depuis Eternal Sunshine of the Spotless Mind de Michel Gondry avec qui Spike Jonze partage le même sens de la poésie décalée.
Dans un futur pas bien lointain, les voix synthétiques des Digital Assistants (DA) accompagnent et facilitent, grâce à leur intelligence artificielle adaptative, le quotidien de la population. Théodore Twonby, sur le point de divorcer, va tomber éperdument amoureux de la voix de son DA. Et lui de même. Plutôt que de s'engouffrer dans une réflexion convenue sur la perte des relations humaines causée par la technologie, Jonze envisage cette technologie comme une option amoureuse supplémentaire, pied de nez optimiste à la voix monocorde et menacante de l'ordinateur HAL, imaginé par Kubrik dans 2001 Odyssée de l'Espace.
Il croit dur comme fer dans son histoire d'amour 2.0 et réussit le pari d'être bouleversant par la seule grâce du verbe, moteur premier et unique du désir, de la passion... et des orgasmes de Théodore et Samantha.
Joachim Phoenix, qui porte tout le film sur ses seules épaules, est tout simplement impérial en amoureux transi. Fable douce amère teintée d'une insidieuse mélancolie, Her devrait faire craquer les coeurs les plus endurcis.
