George Clooney et Grant Heslov parlent de leur aventure de guerre 'The Monuments Men' - Dossier Cinema

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The Monuments Men est basé sur un livre à succès de 2009 et raconte l’histoire vraie d’un groupe d’anciens soldats (interprétés dans le film par George Clooney, Matt Damon, John Goodman, Bob Balaban, Bill Murray, Jean Dujardin et Hugh Bonneville) qui tentent, durant la seconde guerre mondiale, de récupérer les oeuvres d’art volées par les nazis.

Parmi ces oeuvres d’art, on retrouve notamment L’Agneau mystique, disparu de la cathédrale Sint-Bavon de Gand, et la sculpture en marbre La Madonne à l’enfant de Michelange, alors volée dans l’église de Notre-Dame à Bruges.

Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce projet?

Grant Heslov: Eh bien, c’est un film épique sur la seconde guerre mondiale avec de grands noms. Mais c’est aussi une histoire qui n’avait encore jamais été racontée auparavant. C’est l’histoire vraie de quelques soldats à qui le président Franklin Delano Roosevelt et le général Eisenhower ont demandé de protéger les monuments et oeuvres d’art des alliés, durant la seconde guerre mondiale. C’est alors qu’ils se rendent comte que la situation est bien plus grave que prévue: les nazis s’étaient lancés dans des vols à grande échelle. Du coup, leur mission se transforme en une traque afin de tenter de retrouver les oeuvres que Hitler a fait voler et va peut-être détruire.

George Clooney: Il n’était encore jamais arrivé qu’autant d’œuvres soient volées auparavant durant une guerre. En tout cas pas à une telle échelle.

Ce projet a-t-il pris le pas sur d’autres?

Grant Heslov:v: Non, vraiment pas. La vérité est en fait très simple. J’avais acheté tout à fait par hasard dans un aéroport le livre The Monuments Men: Allied Heroes, Nazi Thieves and the Greatest Treasure Hunt in History de Robert M. Edsel  et Brit Witter, et je l’ai lu dans l’avion. Je l’ai trouvé passionnant. Je l’ai laissé pour un temps dans un tiroir, mais l’année suivante, alors que George et moi étions en train de mettre la touche finale à The Ides of March, nous n’avions pas de nouveau projet en tête. On s’est demandé ce qu’on pourrait bien faire ensuite, et je me suis soudain souvenu de ce livre que j’avais lu dans l’avion. Je lui ai dit : « George, lis ce livre. Je l’ai trouvé très intéressant, et je pense qu’on devrait pouvoir en faire quelque chose. » Rien de plus. Un peu comme une petite étincelle. Et c’est comme ça qu’est né notre projet suivant. C’était frais, original, passionnant, et en plus, c’était profond.

Les œuvres d’art ont de tous temps été volées. Pourquoi les gens sont-ils tellement obsédés par les nazis ? Est-ce que ce sont des ‘méchants’ plus faciles?

George Clooney:  Ben, les nazis ont fait bien plus que dérober quelques œuvres d’art. En visitant le Vatican ou le Louvre, on constate qu’il y a là des tas d’œuvres qui viennent d’ailleurs. Le Louvre dit aujourd’hui vouloir faire des efforts pour rendre certaines de ces œuvres. Des œuvres qui étaient auparavant entre les mains de collectionneurs juifs, mais qui ont été  volées durant la seconde guerre mondiale. Ca, c’est l’histoire que je connaissais, et que beaucoup d’autres gens connaissent également sans doute. Mais en cherchant plus à fond, on apprend que les nazis ont volé six millions d’œuvres d’art. Six millions! On ne parle pas ici de quelques centaines. Et puis, les nazis ont également brûlé des tableaux de Picasso et Salvador Dali parce qu’ils considéraient cela comme des œuvres réalisées par des dégénérés. Cela va donc bien plus loin que le simple vol. C’est un moment spécifique important de notre histoire où la destruction consciente d’autres cultures était à l’œuvre. Vous ne pouvez donc certainement pas dire que nous y accordons plus d’importance que ce qu’il mérite. Non, je trouve justement que cette histoire se doit d’être racontée, et que notre descendance mérite de la connaître.

George, il s’agit de votre cinquième film en tant que réalisateur. Pourquoi tenez-vous tellement à être derrière la caméra?

George Clooney: Je suis toujours à la recherche d’histoires intéressantes que je pourrai prendre sous mon aile, et quand c’est possible, également les réaliser. Grant et moi possédons une société, et nous collaborons ensemble depuis trente ans. Et nous sommes tous deux d’avis que nous devons toujours raconter des histoires dans lesquelles on croise des opinions qui ne se retrouvent que rarement dans les médias. Mais pour ça, il faut en avoir l’opportunité. Nous sommes désormais arrivés à un moment dans nos carrières où il nous est possible de faire des films qui décrochent difficilement le feu vert ou qui sont plus ardus à faire. Tant qu’on nous donne la possibilité de le faire, nous continuerons à agir en tant que réalisateurs possédant le contrôle sur leur histoire. Aussi parce que ce genre de projets plus difficiles sont justement plus agréables. Il y a un plaisir certain à repousser les limites.

Quels sont vos critères pour le casting? Car vous avez ici opté pour des amis de longue date comme Matt Damon et John Goodman mais aussi de nouvelles têtes comme Hugh Bonneville et Jean Dujardin.

Grant Heslov: Nous apprécions les acteurs qui savent lever le coude. Non, sérieusement, nous voulons travailler avec des gens avec qui nous nous entendons bien et qui sont en plus de bons acteurs. En réalité, nous ne cherchons que très rarement. Cela nous rend la vie bien plus facile car nous savons que nous pouvons leur faire confiance.

Comment s’est passé le tournage en Allemagne?

George Clooney: Ca a été. Nous avons filmé dans l’un des bunkers de Hitler et dans le célèbre studio Babelsberg qui existe depuis une centaine d’années. Mais nous avons également filmé dans d’autres endroits. Nous n’avons pas eu des masses de chance avec la météo. Nous avions besoin de neige pour l’épisode ‘The Battle of the Bulge’. Et de la neige, on en a eu. Le problème, c’est que ça ne s’arrêtait plus. Et qu’est-ce qu’il faisait froid! Le printemps allemand de 2013 a apparemment été le pire depuis 1860. Ce n’est pas rien. On a fait des scènes avec Cate Blanchett, mais dès qu’elle se mettait à parler, il y avait un nuage blanc qui lui sortait de la bouche. Cate a dû jouer des scènes entières sans respirer.

 

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