Ce soir, le suspens prend fin. Les Ours seront attribués aux films les plus méritants de la compétition officielle... d'après les membres du jury. Ce que le président, James Schamus, et ses collègues, vont décider, reste un mystère, mais il se pourrait bien que les choses ressemblent à ceci...
Ours d'Argent pour la contribution artistique exceptionnelle dans les catégories photographie, montage, musique, costumes ou conception de décors: Adam Stockhausen, le production designer de The Grand Budapest Hotel.
Les films de Wes Anderson sont par définition un plaisir pour les yeux. Les tableaux qu'il fait ici apparaître à l'écran sont de véritables bijoux. Et ce résultat, il le doit pour beaucoup au travail de son designer.
Ours d'Argent - Prix Alfred Bauer pour un long-métrage ouvrant de nouvelles perspectives: Boyhood de Richard Linklater
Linklater donnait déjà le ton à travers sa trilogie Before, mais dans Boyhood, il va encore un pas plus loin, en filmant douze année durant, chaque année une partie de son film, à chaque fois avec les mêmes acteurs. Personne n'avait encore joué du concept de temporalité avec autant de virtuosité.
Ours d'Argent du meilleur scénario: Stratos de Yannis Economides
To Mikro Psari (le titre grec original) parle d'un homme qui semble sans histoire mais est en fait un tueur à gages. Une histoire qui dissimule un regard très sombre sur un monde qui a perdu ses valeurs.
Ours d'Agrent du meilleur acteur: Alián Devetac pour La tercera orilla
La Berlinale a fait une belle moisson d'excellentes interprétations signées par de jeunes acteurs, et pour moi, celle qui dépassait les autres (à égalité avec celle de l'acteur principal de Boyhood), est due à Devetac, un acteur Argentin, qui fait face ici à un père autoritaire et prétentieux.
Ours d'Argent de la meilleure actrice: Lea van Acken pour Kreuzweg
Ce n'est pas officiel, mais dans un festival international, le pays d'accueil doit toujours décrocher quelque chose. Alors pourquoi pas Lea van Acken. Elle donne joliment vie à son personnage de 14 ans, une jeune fille qui grandit dans un milieu catholique strict.
Ours d'Argent du meilleur réalisateur: Lou Ye pour Blind Massage
Ce film sur un salon de massage où travaillent des aveugles présente des hauts et des bas, mais on ne peut qu'être enthousiaste face à la réalisation du Chinois Lou Ye. Il donne à son public une idée de ce que ce doit être que de traverser la vie avec des yeux défectueux. Et au passage, on a appris comment son nom devait se prononcer: lauw je.
Ours d'Argent – Grand prix du Jury: ’71 de Yann Demange
Le premier film que j'ai vu ici a longtemps été mon favori, une histoire de guerre qui se passe durant le conflit en Irlande du Nord, mais qui se vit comme un survival horror de qualité. A voir.
Ours d'Or: Boyhood de Richard Linklater
Je serais vraiment étonné si le jury prenait une autre décision. Le film de Linklater repousse les frontières de la narration, mais il fait aussi ressentir des émotions tellement fortes que l'on s'en sent mal. Et il ne doit même pas faire appel à des artifices dramatiques de poids pour y parvenir.