Après le formidable Margin Call qui abordait la crise des subprimes du point de vue des cadres d’une banque d’affaire et le poignant All is Lost dans lequel un skipper solitaire tentait de survivre à une mer déchainée, le troisième film de J.C. Chandor aborde une nouvelle fois la question de l’intégrité d’un homme face à l’adversité.
A Most Violent Year suit le parcours d’un chef d’entreprise ambitieux qui tente de résister aux pièges et embûches que ses concurrents mettent en travers de son chemin. Mettant en lumière les dessous violents et cyniques du rêve américain, le personnage principal est placé face à des choix moraux : comment parvenir à assouvir son rêve dévorant d’entrepreneur sans trahir son éthique personnelle? Grâce à un scénario malin et un sens de l’atmosphère remarquable, A Most Violent Year n’a aucun mal à se hisser à la hauteur des références du film noir : le Mean Streets de Martin Scorsese et The Yards de James Gray. Pas moins.
Mis en scène sans effets de manche (l’angoissante a course poursuite dans un tunnel sans éclairage est un modèle de sobriété) et soutenu par des acteurs impressionnants (Oscar Isaac et Jessica Chastain apportent à leur personnages une complexité qui les emmène loin des stéréotypes du genre), A Most Violent Year épate par son souffle et sa densité narrative et confirme l’immense talent de J.C. Chandor. Incontournable.