Le script de St. Vincent se trouvait sur la Hollywood Black List de 2011 de meilleurs scénarios non produits (comprenez: la liste des scripts les plus populaires demandant beaucoup de temps pour pouvoir être tournés). Et on peut comprendre pourquoi.
Ce n’est pas spécialement lié à l’intrigue. Mais le personnage principal, un bon vivant misanthrope, égocentrique et triste, au passé de soldat, souffrant d’une soif insatiable de boisson et de cigarettes, est tellement haut en couleurs que beaucoup d’acteurs matures signeraient sans hésiter. Theodore Melfi, réalisateur/scénariste débutant avait donc l’embarras du choix et pouvait choisir parmi les meilleurs. Le premier à avoir été envisagé, c’est Jack Nicholson, mais lorsqu’il a quitté le projet, Bill Murray a sauté sur l’occasion. Ce qui a assuré 80 pourcent de faisabilité au projet. Ceci pour dire que la présence de Murray est vitale pour St. Vincent. Cela va même plus loin : Murray EST le film. Du coup, si on aime l’acteur, on accrochera sans peine à cette histoire assez innocente, qui tourne au sentimental et même à la guimauve sur la fin.
St. Vincent ne marquera donc pas l’histoire en tant que comédie la plus originale et la plus osée – dans la même catégorie, le très proche Bad Santa est bien plus drôle et a nettement plus de tripes – mais ça ne l’empêche pas, grâce à Murray, d’être sympathique.