Biographie
Après une enfance passée au Liban, Simon Abkarian se rend à Los Angeles et y intègre une compagnie théâtrale arménienne dirigée par Gérald Papazian. De retour à Paris en 1985, il entre au Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine et joue, entre autres, dans L'Histoire terrible mais inachevée de Norodom Sihanouk roi du Cambodge d'Hélène Cixous, et dans les pièces du cycle des Atrides, dont Iphigénie à Aulis d'Euripide ou encore Les Euménides d'Eschyle.
La consécration, sur scène, viendra en 2001 avec Une bête sur la Lune de Richard Kalinoski, dans une mise en scène d'Irina Brook, pièce de théâtre relatant la vie d'un rescapé du génocide arménien, qui lui vaudra le Molière du meilleur comédien.
Ses premiers rôles au cinéma lui sont offerts par Cédric Klapisch, qui l'engage sur les tournages de Ce qui me meut (1989), Poisson rouge (1994) et Chacun cherche son chat (1996). Les deux hommes collaboreront à nouveau sur Ni pour, ni contre (bien au contraire) en 2003. En évoquant cette dernière prestation, la réalisatrice Marie-Pascale Osterrieth, qui le dirige en 2004 aux côtés de Michèle Bernier dans Le Démon de midi, dit de lui : "Il incarnait plutôt un salaud tout au long du ?lm, puis à la ?n, juste avant d'être tué, dans son dernier regard, on découvrait soudain une humanité, tellement de choses, qu'il en devenait bouleversant" (dossier de presse).
Son regard sombre, sa stature et plus généralement tout son physique lui permettent par ailleurs de jouer les mauvais garçons dans J'irai au paradis car l'enfer est ici (1997), les repris de justice dans Dans tes rêves (2005), les caïds dans Les Mauvais Joueurs (2005) et les méchants dans le James Bond de Martin Campbell, Casino Royale (2006).
Prenant fait et cause pour l'Arménie, Simon Abkarian manifeste son soutien à la culture de ce pays dont il est originaire en s'illustrant en 2002 dans Ararat d'Atom Egoyan et en 2005 dans Aram de Robert Kéchichian. Remarqué par Michel Deville, ce dernier lui offre l'un des rôles principaux d'Un monde presque paisible, un drame ayant pour cadre un atelier de confection pour dames au sortir de la guerre.
Son charisme lui vaut également d'incarner, tour à tour, Mehdi Ben Barka, le célèbre opposant marocain dans J'ai vu tuer Ben Barka en 2005, puis son farouche ennemi le général Oufkir dans L'Affaire Ben Barka en 2007.
Il est choisi par le réalisateur Laurent Touil-Tartour pour interpréter le rôle principal de son film La Bombe humaine en 2008, avec à l'affiche à ses côtés Thierry Frémont, Rachida Brakni et Alexandra Lamy.