Parvenir à vendre à un public moderne une histoire d’adultes qui s’ouvrent le ventre afin de satisfaire à une tradition ancestrale, voilà qui demande une belle dose d’effort. Nettement plus que ceux que l’on voit dans 47 Ronin en tout cas. L’approche du réalisateur britannique Carl Rinsch (essentiellement connu pour avoir réalisé des pubs, et ça se voit) se réduit surtout à placer dans la bouche de chacun des personnages de nobles dialogues, en laissant le reste du travail au public. C’est son droit le plus strict, mais il n’a pas à s’étonner ensuite si le dit public baille bruyamment ou rit bruyamment.
Avec un rien plus de sensibilité pour la nuance, 47 Ronin aurait vraiment pu devenir quelque chose d’étonnant, ce qui rend les choses doublement plus douloureuses. Rinsch nous montre qu’il apprécie le cinéma épique, et qu’il est capable de mettre en boîte une scène d’action réussie. Il parvient qui plus est par moments à donner naissance à des scènes à vous hérisser le poil, surtout quand la sorcière de service débarque. Et si ce n’était pas suffisant, Rinsch arrive en plus à tirer de Keanu Reeves une interprétation convaincante. Et ça, c’est loin d’être donné à tout le monde, croyez-moi sur parole.