Festival de Cannes 2019 : Jour 9 - Chronique Cinema

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On arrive à la fin du festival. Il y a moins de monde dans les rues. Les projections sont plus accessibles. Les réveils sont de plus en plus difficiles tant les journées sont longues et chargées. La journée commence avec un cinéaste que j’apprécie particulièrement, avec qui j’ai fait l’une de mes meilleures interviews il y a plusieurs années : Arnaud Desplechin. Pour cette nouveauté, le réalisateur de TROIS SOUVENIRS DE MA JEUNESSE est retourné dans sa terre natale, Roubaix. Le titre : ROUBAIX, UNE LUMIERE. Il présente sa ville comme étant l’une des plus pauvres de France, un peu mal famée également. Des protagonistes principaux sont des policiers, dont un nouveau lieutenant. La première heure du film est consacrée à la découverte de l’environnement, du quotidien des agents, de la façon de faire avec les habitants. La seconde l’est à une enquête précise. Les avis sont divergents à la sortie de la salle. Les uns préfèrent la première partie, d’autres préfèrent la seconde. Rares sont ceux qui aiment le film dans son ensemble. Ici, Desplechin étonne. Il signe une œuvre complètement inhabituelle par rapport à son style. L’exercice est louable mais raté, la faute, notamment, à des dialogues qui sonnent faux ou encore des comédiens qui surjouent et semblent à côté de la plaque. Enfin, il y a des éléments narratifs qui sont superflus, n’apportant aucune plus-value.

Place ensuite à J’AI PERDU MON CORPS, gagnant du prix Nespresso (le grand prix) de la Semaine de la Critique, qui s’est conclue la veille au soir. Ce film d’animation montre une main qui tente de rejoindre quelque chose, quelqu’un, un endroit, on ne sait pas. En parallèle, on découvre Naoufel, un jeune garçon dont les parents sont décédés et qui doit donc se débrouiller pour survivre. Les deux histoires cohabitent en alternance à l’écran. La plus intéressante est celle de Naoufel, la plus curieuse est celle de la main. J’AI PERDU MON CORPS est une œuvre d’une délicatesse folle, abordant pourtant des sujets dramatiques comme le deuil, la survie, la mutilation, l’amour, la débrouille. Malgré le caractère difficile, le film reste accessible à un public plus jeune. Quoi qu’il en soit, c’est un très beau gagnant pour conclure la Semaine de la Critique.

Enfin, last but not least, place au nouveau film d’Abdelatif Kechiche, MEKTOUB MY LOVE : INTERMEZZO, suite de MEKTOUB MY LOVE : CANTO UNO. Que dire si ce n’est que c’est le film honteux de ce festival. Un film d’une telle vacuité, c’est un tour de force. Le premier volet était au moins un vrai film de cinéma, avec une narration, un sens de la mise en scène, une histoire. Ici, le film démarre avec un photo shoot puis une séquence de personnes discutant à la plage de quarante minutes. Ce n’est déjà pas évident mais, à la limite, cette séquence met en place un potentiel intéressant pour la suite. Comme le titre l’indique, il s’agit du second film d’une trilogie, il faut donc le remplir. Le reste ne sera que deux heures trente de culs qui se déhanchent en boite de nuit et une scène de douze minutes de sexe oral non simulé. D’un point de vue de l’histoire, il n’y a pas beaucoup d’avancées. Il montre les corps au plus près, bougeant, twerquant, buvant, s’embrassant, se collant les uns aux autres. Sous le regard de Kechiche, cela semble problématique. Au final, INTERMEZZO est plus une œuvre expérimentale dont le but reste obscur. Cela ressemble plus à du foutage de gueule qu’autre chose mais, si certains considèrent que c’est du cinéma…

 

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