Il y a beaucoup de Il était une fois dans l’Ouest de Sergio Leone dans The Salvation: un homme qui cherche à venger un meurtre, une veuve solitaire entre deux feux, un méchant travaillant pour une multinationale, un ancien soldat qui devient le bras droit du bandit, et un petit village qui brille par sa couardise.
Pas de doute, c’est la vision d’un fan de western européen. Mais le réalisateur danois Kristian Levring sait comment insuffler une nouvelle vie aux clichés éculés. Les émigrés danois parlent danois, le méchant est plus implacable que jamais, la veuve est une exclue défigurée et le village de couards sacrifie ses handicapés et ses vieux pour éviter le pire. Le politiquement non correct donne un air de fraîcheur au film, et ça se sent. Mais Levring sait aussi manier la caméra et donner naissance à de très belles scènes, dans lesquelles il fait évoluer son impeccable casting. Mads Mikkelsen est parfait, comme à l’habitude, Jeffrey Dean Morgan possède le charisme d’un Burl Ives et Eva Green incarne sans trop d’efforts la douleur de quelqu’un qui attend sa vengeance de longue date. Le seul point négatif se situe dans la scène un peu bizarre qui lance toute cette histoire de vengeance.
On a l’impression que Levring passe sous silence quelque chose qui se dévoilera par la suite. Mais au final, il n’en est rien. Levring aurait-il coupé une scène de flashback originellement prévue?
