Et on remet ça! Après une première version cinématographique signée John Waters, puis une adaptation destinée aux planches de Broadway, 'Hairspray' est de retour. Une vingtaine d'années plus tard, John Travolta et Michelle Pfeiffer chantent et dansent au rythme des sixties et de la bombe à laque!
JOHN TRAVOLTA: Dans la peau d'une... grosse!
Ca fait quoi de se mettre dans la peau d'une femme d'une telle envergure? Est-ce que cela a changé vos points de vue sur la gent féminine?
John Travolta: Oui, tout à fait! Je me suis rendu compte du pouvoir des femmes, je n'étais que l'illusion d'une femme et pourtant j'étais traité différemment. Tous les hommes me draguaient, voulaient me toucher et le pire est que cela ne me dérangeait pas! Ce qui veut dire en quelque sorte que je me conduisais comme une salope... J'en rajoutais : "Vas-y, touche!" Je me fichais d'être considéré comme un objet de désir par tout le monde! C'est exactement ce que j'ai ressenti dans la peau d'Edna.
Pourquoi vous a-t-il fallu autant de temps pour accepter le rôle?
John Travolta: Les producteurs sont de vieux amis, je les connais depuis trente-cinq ans et cela fait des années qu'ils essayent de m'avoir dans une autre comédie musicale. Ils m'ont même proposé le rôle dans 'Chicago' que j'ai malencontreusement refusé trois fois de suite... La comédie musicale représente un genre minoritaire sur la scène hollywoodienne et ça ne fonctionne pas toujours. 'Grease' est à mon avis la meilleure adaptation cinématographique d'une comédie musicale et je ne voulais pas ruiner cela! Il m'a fallu un an et deux mois pour prendre ma décision, après de nombreuses réunions et discussions, j'ai compris qu'ils avaient réuni tous les éléments nécessaires au succès de ce projet.
Vous regrettez donc de ne pas avoir accepté le rôle dans 'Chicago'?
John Travolta: L'erreur est partie du fait que personne n'a pris le temps de m'expliquer en détail comment ce film allait se faire. Mes connaissances de la scène m'ont fait douter du succès d'une telle production mais le film s'est avéré bien plus grand, différent et meilleur de ce qui m'avait été expliqué au départ.
Qu'est-ce qui vous a semblé le plus difficile à faire dans 'Hairspray'?
John Travolta: Le poids du costume et la facilité à me déplacer. Il faisait une de ces chaleurs là-dedans, qu'est-ce que j'ai transpiré! Sans oublier, danser avec des hauts talons (rires)!
Etait-ce agréable de danser et chanter amoureusement avec Christopher Walken?
John Travolta: Nous sommes très à l'aise dans ce genre de film, nous avons tous deux l'expérience de Broadway. Vous devez vraiment vous mettre dans l'ambiance d'une comédie musicale, il faut pouvoir se plonger dans cette réalité où l'on danse, chante et où tout le monde est content. Chris était le choix idéal car il connaît cette zone, ça a été son métier pendant de nombreuses années.
Tous les jeunes acteurs du film vous considèrent comme une idole, en êtes-vous conscient?
John Travolta: Je suis fier d'être l'idole de qui que ce soit mais s'il s'agit de collègues acteurs, c'est encore mieux! Cela veut dire que, d'une manière ou d'une autre, je les ai inspirés et c'est un de mes buts dans la vie. Je peux donc dire que j'ai accompli mon travail, du moins en partie.
MICHELLE PFEIFFER: Dans la peau d'une... diva!
Vous vous êtes effacée de la scène hollywoodienne pendant un bon bout de temps...
Michelle Pfeiffer: Vous savez, j'ai bien considéré les choses ces dernières années et rien ne me donnait envie de me replonger dans le business. Je pense qu'il s'agissait aussi de mon état d'esprit, j'étais probablement un peu fatiguée de la routine. J'ai travaillé dur pendant longtemps, de nombreuses années sans prendre de pause... Et puis, tout à coup, c'est revenu !
Votre personnage, Velma Von Tussle, est très originale et excentrique. Qu'est-ce qui vous a plu dans ce rôle? Etes-vous tout aussi manipulatrice?
Michelle Pfeiffer: (Sourire) J'aime prendre des décisions, contrôler les situations dans lesquelles je me trouve mais je ne pense pas être aussi manipulatrice; j'espère être plus gentille et plus douce... Velma est une femme qui a une poigne de fer et je dois avouer avoir été un peu effrayée à l'idée de jouer ce rôle (rire)! Mais j'adorais le projet, la façon dont Adam Shankman, le réalisateur, voulait s'y prendre. Sans oublier qu'on pouvait chanter et danser; c'est la combinaison de toutes ces choses qui m'ont décidée.
Vous y jouez également une mère effroyable! Comment vos deux enfants ont-ils réagi lorsqu'ils vous ont vu dans la peau de ce personnage?
Michelle Pfeiffer: Je pense qu'ils ont été un peu choqués, ils ne savaient pas vraiment quoi penser. Souvenez-vous, ils n'ont que douze et treize ans, ils n'ont pas vu le film et n'ont aucun cadre de référence concernant la période à laquelle se déroule l'histoire. Lorsqu'ils me voyaient dans ma robe moulante à paillettes et perruque des années soixante, hors contexte, je ne pense pas qu'ils m'aient trouvée vraiment cool (rires)!
Votre style dans 'Hairspray' est si glamour, comment réagissez-vous lorsque vous vous voyez sur le grand écran?
Michelle Pfeiffer: Je n'ai rien à voir là-dedans et une seule chose à dire: un bon maquillage, de bonnes lumières et un très bon caméraman; rien de plus!
Croyez-vous que cette décision de quitter la pression d'Hollywood et aller vivre avec votre famille en Californie du Nord vous a rendue plus heureuse, plus détendue?
Michelle Pfeiffer: Ma vie est beaucoup plus équilibrée à présent. Je viens toujours assez souvent à Los Angeles mais chaque fois, je m'angoisse; je peux sentir mon niveau de stress monter! Je pouvais déjà m'en rendre compte quand je vivais ici mais maintenant que je me suis installée ailleurs, j'ai vraiment compris que c'était toxique pour moi.
A part votre famille et votre carrière, à quoi consacrez-vous le reste de votre temps?
Michelle Pfeiffer: J'ai tourné 'Hairspray' mais aussi 'I Could Never Be Your Woman' et 'Stardust' ces deux dernières années; c'est donc à peu près tout et c'est bien rempli (rires)! A part cela, j'aime la peinture à l'huile, je me suis spécialisée en visages et formes humaines.
Comptez-vous exposer un jour, peut-être ouvrir une galerie d'art?
Michelle Pfeiffer: Non, non, non, il n'en est pas question! J'y perdrais tout mon plaisir!
