Gareth Edwards insufle une nouvelle vie à un Godzilla sexagénaire - Interview Cinema

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16 ans après un Godzilla signé Roland Emmerich, apprécié du public mais descendu par la presse, voici un nouveau Godzilla.

Mais cette fois c’est un débutant (tout est relatif) qui est aux commandes: Gareth Edwards, britannique de 39 ans, qui n’avait jusqu’il y a peu qu’un film à petit budget sur son cv. Mais Monsters avait fait une tellement forte impression que Hollywood a décidé de lui donner sa chance. A la veille de la sortie de son film de 160 millions de dollars, Edwards s’est adressé à la presse.

Les Godzillas japonais ont toujours été liés aux dangers de l’énergie atomique. Dans quelle mesure ce nouveau film porte-t-il sur les dangers de l’énergie nucléaire?

Gareth Edwards: La première chose qu’on se demande quand on commence un tel projet, c’est : qu’est-ce qu’un film sur Godzilla et de quoi cela parle-t-il? Et la réponse est tout sauf évidente. Nous avons abouti à l’idée que Godzilla est la représentation de la nature. Et face à cela, il y a le pendant, celui qui détruit la nature, l’homme. Nous avons l’impression que plus nous contrôlons la nature, plus nous pouvons la dominer. Mais tout nous explose à la figure, comme l’énergie nucléaire. Donc, en fait, le film parle de la nature qui nous domine et pas l’inverse.

Si vous comparez ce film à un travail personnel, en quoi a-t-il été différent pour vous?

Gareth Edwards: Même quand on fait un film personnel, mais on a envie que le monde entier le voie. Je ne vois pas l’intérêt de faire des films qui ne sont vus par personne. Et quand on fait un film commercial ou populaire, on a envie qu’il soit le plus personnel possible. Donc, où que l’on se place sur le spectre, on va toujours dans la même direction, vers ce point central. Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve, mais j’ai tendance à vouloir atteindre ce merveilleux point central. Quand on arrive à ce point, les gens aiment vos films et vous, en tant que réalisateur, vous pouvez être fier de votre travail. Je crois que les gens mentent lorsqu’ils prétendent qu’ils ne nourrissent pas l’ambition de réaliser une œuvre qui soit à la fois personnelle et qui touche le grand public.

Est-il vrai qu’Andy Serkis a collaboré au film?

Gareth Edwards: A la base, tous les motion-capture allaient être faits par Bryan Cranston (rit). Mais ça donnait un drôle d’effet. C’est là qu’Andy s’est ajouté à l’équipe. On était déjà très avancés dans le processus de production, et c’est le genre de chose qu’on ne fait généralement pas aussi tard. En fait, tout ce que vous voyez a été fait par des animateurs et des spécialistes des effets spéciaux. Mais on a quand même eu besoin d’une ‘interprétation’ de la bête. Et la manière la plus rapide de l’obtenir, c’est avec un acteur. Andy est arrivé et a joué les moments les plus émotifs de Godzilla. Ces moments ont ensuite été utilisés comme des références par les animateurs. C’est vraiment dommage qu’Andy soit systématiquement associé à la motion-capture, parce qu’en fait, c’est un acteur fabuleux. Quand on voit le travail d’Andy, on se dit: ‘C’est génial.’ Mais quand on le voit véritablement à l’œuvre, on se dit: ‘Ca mérite un Oscar’. Il est terriblement sous-estimé, et pour moi, cette collaboration, c’était un peu un rêve qui devenait réalité.

Il paraît que le travail avec de grandes équipes a le don de vous frustrer. Ca a été un problème ici?

Gareth Edwards: Je vois exactement de quoi vous parlez. Ca remonte à mon expérience à la télévision. On essayait alors de faire comme si on tournait un film hollywoodien. Mais on sentait qu’ils n’en avaient pas les moyens. Alors quand tout à coup, vous vous retrouvez à tourner un vrai film hollywoodien, avec des millions de dollars et la meilleure des équipes, il y a de quoi avoir les foies. Un petit film, on tourne ça avec cinq personnes, un gros film comme ça, on le fait avec 300 personnes. Et on s’attend à ce que ça fasse une énorme différence. Mais en fait, en tant que réalisateur, on reste séparé du reste de l’équipe. On se rend généralement immédiatement derrière la caméra sans rencontrer qui que ce soit. On parle toute la journée avec l’assistant réalisateur, le caméraman et les acteurs. En principe, on ne connaît donc qu’une petite poignée de gens sur une une si grosse production. Et pendant les fêtes d’adieu, on ne connaît pas un chat. On sourit chaque jour à des gens sans avoir la moindre idée de ce qu’ils font. Pour y faire face, je me suis convaincu que je tournais un film très intime, mais avec chaque jour 300 spectateurs. C’est comme ça que je suis arrivé à terminer cette production massive sans accroc.

 

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