Si vous avez eu l'occasion de voir Little Odessa, We Own the Night ou Two Lovers, vous savez que le réalisateur américain James Gray sait y faire avec une caméra.
Qu'il s'agisse de la mise en place de l'ambiance, de la crédibilité de l'histoire, d'une intrigue prenante, des personnages très humains ou des acteurs dont il tire le meilleur: tout ça, il le fait avec brio. D'autant que l'homme est par ailleurs un grand amateur de cinéma, quelqu'un qui apprécie de marquer de sa patte les genres existants. Que du bon, donc, si ce n'est que dans The Immigrant il rate son coup, même si ce n'est pas le problème essentiel du film.
The Immigrant, c'est l'hommage de Gray aux mélodrames des années ’30 et ’40, ces histoires d'amours impossibles et d'âmes courageuses qui affrontent tous les écueils possibles.
Le réalisateur fait de son mieux pour rendre hommage au souvenir de ces classiques (souvent oubliés), mais ce faisant, il oublie, lui, de remplir une condition essentielle: si le spectateur ne parvient pas à croire en l'actrice principale, le château de cartes s'effondre.
Et l'interprétation de Marion Cotillard est tellement pleurnicharde que ça en devient drôle. Ce qui reste alors est une succession de clichés dramatiques et et deux acteurs de bon niveau.