Dès la séquence d'ouverture, on se rend compte que Polanski nous a concocté quelque chose de spécial. La caméra glisse sur un boulevard parisien. Le temps est massade et la salle de théâtre vers laquelle on se dirige est tout sauf appétissante.
A l'intérieur, un metteur en scène désemparé (Mathieu Amalric) téléphone à son partenaire. Il a derrière lui une journée de casting désespérante. C'est alors qu'entre une actrice à l'allure écervelée (Emmanuelle Seigner). Peut-elle encore essayer? Et lui de rire: elle n'irradie pas l'intelligence. Et c'est là que se met en place un jeu sardonique de séduction et de dégoût.
Polanski est clairement dans son élément. Du point de vue audio-visuel, il montre à nouveau qu'il est un véritable maître. Il parvient à tirer des merveilles du duo Amalric-Seigner (épouse de Polanski). Et le scénario passe en revue tous ses dadas personnels, tout en abordant des thèmes comme la force du sexe soi-disant faible, le rôle du metteur en scène en tant que grand manipulateur et la guerre éternelle entre les sexes. Mieux encore: à aucun moment, on n'est dérangé par le fait qu'il s'agisse d'un huis-clos.