Peu de films abordent le sujet des dangers des centrales atomiques. Du coup, le réaliste 'Grand central' possède déjà un atout de poids auprès d'un public appréciant l'originalité. L'originalité de ce drame de Rebecca Zlotowski ('Belle épine') tient également au fait qu'elle y mêle un thème de critique de société à une love story. Car le personnage principal, Gary, marche en terrain glissant lorsque, à la recherche d'argent rapide, il commence à travailler dans une centrale atomique. Pareil lorsqu'il tombe raide amoureux de Karole, pseudo Lolita (Léa Seydoux) et épouse d'un collègue. Dans chacun des deux cas Gary écoute tout sauf son bon sens. Et comme si ça ne suffisait pas, il est en plus dévoré par un besoin de compétition. Rahim, Seydoux et Olivier Gourmet sont impeccables, et la réalisatrice parvient à représenter avec brio le danger de l'invisible. Les scènes dans la centrale donnent froid dans le dos tant les intérieurs d bâtiment donnent l'impression de ne tenir entre eux qu'à l'aide de minces vis. En tant que solide critique face aux 59 centrales nucléaires que compte la France, 'Grand central' se pose là. Par contre, l'histoire d'amour interdite est, elle, nettement moins menaçante. Quant au scénario, il manque d'une solide structure - ce sont plus des scènes qui se suivent que de fortes séquences bien développées - ce qui fait que l'histoire ne prend jamais vraiment de vitesse.