Dans le film islandais "When the Light Breaks", réalisé par Rúnar Rúnarsson, qui a fait l'ouverture de la section Un certain regard à Cannes cette année, nous suivons la vie d'Una et de ses camarades pendant une journée d'une école d'art .
L'histoire commence avec Una - délicatement interprétée par Elín Hall - et son petit ami Diddi sur la côte de Reykjavik au crépuscule. Ils font de nombreux projets d'avenir et leur vie semble s'épanouir. Cependant, leur relation est secrète, car Diddi est toujours en couple avec Klara, une autre camarade de classe. Una le presse de rompre avec Klara. Aussitôt dit, aussitôt fait. Le lendemain matin, Una se réveille sans Diddi, qui était en route pour rompre avec Klara. Elle apprend plus tard qu'un énorme accident de la route s'est produit dans un tunnel. Diddi est l'une des victimes.
L'Islande est en deuil, tout comme le groupe d'amis intimes de Diddi, dont fait partie Una. La façon dont le groupe gère cette perte est le point central du film. Au grand dam d'Una, Klara occupe le devant de la scène, car elle est considérée comme l'amie « officielle » de Diddi. D'un seul coup, Una doit non seulement faire face à la perte de Diddi, mais aussi à la culpabilité associée à leur relation illégitime. Pour ne rien arranger, Klara, pour une raison obscure, cherche à se rapprocher d'Una.
Les films sur le deuil ne sont pas nouveaux. De nombreux films brillants ont déjà été réalisés sur ce thème, alors attendez-vous à quelque chose de fort. "When the Light Breaks" tire sa force de sa narration en temps réel : l'histoire se déroule en 24 heures, du lever au coucher du soleil. Les heures qui suivent la perte d'un être cher sont toujours fragmentées et aliénantes. L'actrice qui incarne Una restitue superbement ce sentiment. La distribution est entièrement composée de jeunes gens qui se trouvent sur la ligne confuse entre la jeunesse et l'âge adulte, ce qui complique encore la situation.
Le fait de saisir toutes ces émotions complexes dans un laps de temps très court est à la fois un atout et un inconvénient. Même avec une durée de 82 minutes, on a parfois l'impression que les scènes sont trop longues ou qu'il ne se passe rien. Mais c'est précisément l'intention de Rúnarsson, dont le film précédent, Volcano, se concentrait sur des natures mortes avec pour toile de fond la gigantesque Islande. "When The Light Breaks" propose une histoire doucement ondulante qui, malgré l'absence de grandes explosions émotionnelles, parvient à nous toucher dans des moments subtils.
Kevin Lossez