"Le pouvoir sur l'épice est le pouvoir sur tout", déclare la citation d'ouverture. Ainsi est posé le ton pour la seconde partie de la saga Dune, et il est clair que la géopolitique dans Dune tourne toujours autour de cette substance rare et hallucinogène. Car celui qui contrôle l'épice a le contrôle sur l'univers entier. Étant donné que l'épice n'est présente que sur la rude planète désertique d'Arrakis, c'est là que se déroule la grande bataille. Mais qui finira par l'emporter... et à quel prix ?
La puissance de la religion
Dans le premier film, nous avons vu comment la Maison Atréides a été piégée par la Maison Harkonnen sur Arrakis, après quoi les Harkonnens ont pris le contrôle de la production d'épice. Seul Paul Atréides et sa mère ont pu s'échapper et se sont joints aux Fremen, la population originelle d'Arrakis. Paul y crée un lien avec Chani, une guerrière talentueuse.
Dans Dune : Partie Deux, Paul est intégré en tant que membre à part entière parmi les Fremen et se bat avec eux dans une sorte de guérilla contre les Harkonnens, qui extraient l'épice du désert. Mais malgré la loyauté de Paul envers les Fremen, sa présence crée des divisions. Certains croient qu'il est le sauveur ultime, tandis que d'autres le voient toujours comme un envahisseur hostile. La mère de Paul, membre de l'ordre mystérieux des Bene Gesserit, doit faire de son fils un prophète pour assurer la lignée de l'ordre. Au sein de la Maison Harkonnen également, il y a des remous alors que le neveu du Baron ne parvient pas à contrôler la production d'épice en raison des nombreuses défaites face aux Fremen. Il en résulte de nombreux meurtres politiques, des stratégies sournoises et des alliances qui rendent l'histoire de Dune d'autant plus intéressante.
Le résultat : un potentat
Bien que Paul refuse catégoriquement le rôle de prophète que certains Fremen lui attribuent, il réalise par la suite que c'est son destin inévitable. En outre, il lutte avec son amour pour Chani, son devoir envers les Fremen et ses sentiments de vengeance envers les Harkonnens. Le problème est que l'amour, la vengeance et le sens du devoir ne vont pas toujours de pair. Le résultat est catastrophique : Paul mène les Fremen dans la lutte contre les Harkonnens, mais se révèle ainsi être un potentat qui ne tolère aucune opposition.
Cela reflète bien comment dans notre monde réel, les choses tournent souvent de la même manière : un peuple opprimé voit son salut en un sauveur, qui finit par se placer au-dessus de tout et de tous... et réopprime le peuple. Ou une guerre commence avec un autre peuple, menaçant ainsi encore plus de sociétés. Dune traite de politique et de comment elle façonne le monde ; chaque groupe veut faire prévaloir ses propres intérêts, ce qui les oppose constamment aux intérêts des autres. Ce film, plus encore que le premier, montre les dangers du fanatisme politique et religieux. Souvent, ces deux éléments vont de pair ; gagner des âmes est le bien le plus précieux en politique, car la foi a un pouvoir considérable sur les gens. Que ce soit Dieu, un système politique ou une idéologie... celui qui peut manipuler la croyance des gens détient le pouvoir ultime. Et le pouvoir corrompt.
Ça donne envie de plus
Dune : Partie Deux répond à toutes les attentes, et même plus. La cinématographie époustouflante, le jeu d'acteur puissant et la bande originale palpitante de Hans Zimmer vous donnent des frissons là où vous ne pensiez pas que c'était possible. Le réalisateur Denis Villeneuve nous a promis plus d'action dans cette deuxième partie, et il a tenu parole. Avec abondance. Ça donne envie de plus, donc maintenant il ne reste plus qu'à attendre patiemment le dénouement final dans Dune : Partie Trois. Villeneuve a déjà annoncé que le scénario était presque prêt.
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Cinenews-journalist: Joachim Ferier
