Etant enfant, nous avions tous un ours en peluche préféré que nous chérissions. Mais que se passe-t-il si ce même compagnon en peluche a un côté sombre ? C'est ce que nous découvrons dans Imaginary, où – oui – un ours en peluche endosse le rôle du méchant et terrifie toute une famille. Imaginary est un film d'horreur fort et original, mais dont l'exécution reste superficielle.
Horreur de poupée
Les poupées restent un thème prisé pour les films d'horreur, pensons à Chucky ou Annabelle ou plus récemment avec M3GAN (2022), Five Nights At Freddy’s (2023) et maintenant Imaginary (2024).
L'horreur ne devient de l'horreur que lorsque tout semble d'abord idyllique. Jessica, illustratrice et auteure de livres pour enfants, emmène sa famille dans la maison de ses parents pour se changer les idées. Cela semble bien se passer au départ, jusqu'à ce que la petite Alice trouve un ours en peluche avec lequel elle se lie d'amitié. Cette amitié devient ensuite une véritable obsession et l'ours en peluche tient Alice totalement sous son emprise. Jessica doit tout résoudre et affronter son passé effrayant pour comprendre le lien entre Alice et l'ours en peluche.
Amis imaginaires
Imaginary aborde le thème des amis imaginaires chez les enfants, un phénomène tout à fait normal, ici enveloppé dans une histoire d'horreur sombre. Le film joue avec la frontière avec la schizophrénie et est vraiment effrayant par moments, jusqu'à ce qu'il retombe dans un scénario prévisible.
Pourtant, il est rafraîchissant de voir une approche psychologique dans l'horreur plutôt qu'une approche religieuse, comme dans l'univers de Conjuring. La psychologie est plus crédible, et bien que le film parle à nouveau de fantômes et de démons, cette fois-ci c'est dans un contexte plus psychologique et folklorique. Ce que le spectateur retiendra, c'est que les amis imaginaires n'aiment pas être rejetés. Cela peut vous coûter très cher.
Imprévisibilité et timing
Ironiquement, l'humour et l'horreur ont exactement les mêmes caractéristiques : l'imprévisibilité et le timing. Les deux sont cruciaux pour nous faire rire ou nous faire peur. Tout comme dans une bonne blague, l'intrigue d'horreur doit être construite de manière à être pleine de choses innatendues et d'incohérences pour dérouter le public. C'est lorsque notre cerveau ne comprend pas ce qui se passe qu'il peut être effrayé. Imaginary y arrive mais pas suffisamment.
Cette histoire d'horreur sur une amitié imaginaire aurait pu être bien plus effrayante si le timing avait été meilleur. Un bon film d'horreur se termine souvent sur une fin ouverte, une fin fermée fait que l'on oublie rapidement les événements et qu'il n'y a que peu d'effets durables, ce qui est le cas d'Imaginary. Ce n'est certainement pas le meilleur film d'horreur, ni le pire. Il se situe quelque part entre les deux.
Imaginary est actuellement au cinéma !
Journalist : Joachim Ferier