Alors ça fait bien longtemps que Jason Statham a plongé en eaux profondes, dans un monde de plus ne plus "a-bissal". À force, il commence prendre l'eau, dans les meilleurs jours elle est claire, dans les pires plus trouble. C'est sur ce terrain aquatique que nous le retrouvons avec The Meg, où il fait – avec un plaisir visible – ce que l'on attend de lui : se bastonner. Ce qui peut paraître curieux lorsqu'il s'agit d'un requin géant, mais nous n'en sommes plus à ça près. Ça ne vole donc pas haut, c'est plutôt crétin, mais on peut y trouver un minimum de fun après 15 bières.
Cote : 6,5/10 Bonus featurettes
Bien entendu, il faut toujours se méfier des soirées qui s'achèvent dans une église désacralisée, où trainent d'inquiétantes reliques. En fait, comme à l'accoutumée dans un film d'épouvante destiné aux ados (plutôt tardifs), Action ou vérité (Truth of Dare) nous place face à moult clichés du cinéma de genre, tout en se permettant quelques petits dérapages ou surprises de temps à autre. Ce n'est donc pas un chef-d'œuvre, mais change un rien la donne de ce type de produit, et évite l'alignement régulier de jump scares. Attention : la version ici chroniquée et l'Extended Director's Cut.
Alors, action?
Cote : 6,5/10 Bonus commentaires audio, featurettes
L'association de bienfaiteurs artistique née entre Stéphane Brizé et Vincent Lindon il y a quelques années (et films) déjà, leur permet à tous deux d'exprimer avec force des propos tels que les difficultés de la passion amoureuse (Mademoiselle Chambon), les relations familiales houleuses (Quelques heures de printemps), mais aussi, et surtout, le séisme social et politique que nous subissons depuis trop longtemps. Souvenez-vous de l'excellent La loi du marché… Nous faisons face avec En guerre à la fermeture d'une usine "Lambda", qui pourrait-être n'importe laquelle ayant subi la violence de l'actionnariat. Nous suivons donc les actions syndicales, les espoirs et les déchirures, les drames à l'échelle régionale… Ce qui frappe dans ces échanges, c'est l'absurdité du seul dénominateur communicationnel commun : les chiffres, exprimés en euros, en pourcentages. Face à cela, aucune logique ne peut s'imposer. Voilà une fiction gorgée d'une suffoquante patine de réalité.
Cote : 8,5/10 Bonus: commentaires audio, interviews…
À quoi se résume ce nouveau volet de la franchise Mission Impossible : Fallout ? Tout d'abord signalons au passage que Tom Cruise incarne Ethan Hunt depuis 22 ans déjà, respect. Mais ne perdons pas le fil. En 22 ans, l'équilibre entre histoire et action a diminué en faveur de l'action à chaque épisode. Plus d'action, mais aussi plus de moyens, au point d'arriver à une enveloppe budgétaire qui permet de tout faire, alors pourquoi s'en priver?
Un être raisonnable se poserait la question en toute sincérité, mais nous parlons ici de producteurs hollywoodiens, et de Tom Cruise! Donc mettons à sac Dubaï, détruisons le Kremlin, il n'y a plus de limites en fait. Au fil du temps M:I a pris des allures de Fast & Furious, délaissant l'aspect Bondien. Dommage, mais cela reste vachement efficace (une fois l'esprit critique mis en veille).
Cote : 7/10 Bonus commentaires audio, featurettes
J'avais tellement envie de repartir pour un grand moment de cinéma, pour un bis de 7e art se confondant avec le 7e ciel. Vous l'aurez compris, le Sicario de Denis Villeneuve m'avait mis à genou, j'en étais resté sans voix le cerveau totalement suractivé. Mais Stefano Sollima (les versions télévisées de Romanzo Criminale et Gomarra) n'accomplit que très partiellement sa mission avec cette suite titrée Sicario : La guerre des cartels… Un peu plus de cohérence et d'aboutissement n'auraient pas gâché le plaisir, que du contraire. Ici nous retrouvons les "gueules" (Brolin et Del Toro), le contexte de narcos, mêlé à la cause terroriste, avec la juste dose de manipulation étasunienne. C'est tendu, mais quelque peu brouillon.
Cote : 6,5/10 Bonus commentaires audio, featurettes
Tout est en place pour que Troisièmes noces, adaptation d'un roman de l'auteur Tom Lanoye, nous touche droit au cœur, … mais encore faut-il être sensible à un cinéma à l'économie (littérale et artistique), pavé de bonnes intentions… quelque peu mal serties, et accepter une certaine lenteur malgré l'aspect de grinçante comédie. Dans un univers plein de cynisme et détruit suite à la mort de son compagnon, Martin erre totalement paumé. Au gré de cette errance, il accepte, groggy, la proposition malsaine et totalement intéressée d'un pote : un mariage blanc avec Tamara, une jeune congolaise, contre l'épurement de ses dettes. Unis par leurs désaccords, Tamara et Martin subissent différentes épreuves administratives afin de valider, ou non, leur future union. Petit à petit, ils vont apprendre à se connaître, à connaître leurs souffrances et réalités respectives.
Cote : 6,5/10 Bonus commentaires audio, featurettes
Passé le premier film, la franchise The Purge (aujourd'hui également déclinée en série télévisée… pas trop mauvaise) n'a plus rien offert de véritablement accrocheur ou convaincant. Cette préquelle (The First Purge) ne change pas fondamentalement la donne, mais remonte malgré tout un rien le niveau. En tout cas le visionnage ne se résume pas à environ 90 minutes d'ennui.
Cote : 6/10 Bonus commentaires audio, featurettes
Si une expérience unique vous tente, optez pour le Mandy de Panos Cosmatos (le fils de…)! Sorte d'expérience sous trip, de film "expérimental" réalisé par un gars qui n'y comprend rien, de grand foutoir stylistique, Mandy part en tous sens, délire totalement, et bascule souvent dans la plus totale incohérence, le tout nappé de quelques moments bien gore. Encore un grand moment pour les fans de Nicolas Cage! Ahahhahahahhahahaha!
Cote : 5/10 Bonus commentaires audio, featurettes
En bref:
- Dwayne Johnson s'enfonce encore un peu plus dans la boue, ici encore peu profonde, des films d'action génériques… Il manque une fois de plus dans ce Skyscraper un peu de recul, d'humour et d'audace afin de dépasser la catégorie des films "popcorn" et bière, pour soirée sans inspiration.
- Mamma Mia! Here we Go Again… Je vous avoue ne pas être sensible aux charmes de ce genre de comédie musicale kitsch et superficielle. Mais bon, le plus objectivement possible: j'y vois plus d'ennui que de fun.
- James McTeigue n'a jamais été, et ne sera jamais qu'un réalisateur de seconde zone, V pour Vendetta mis à part. Breaking in (La vengeance) vient s'ajouter à la longue liste de purges concoctées par notre homme : Ninja Assassin, Survivor… Faut-il en dire beaucoup plus?
- Enième film pour ados adapté d'une énième trilogie pour "jeune adulte" (ici d'Alexandra Bracken), The Darkest Minds étale sans grande conviction tous les symptômes problématiques d'un opus d'exposition : incohérence, lenteur, maladresses…
- Passons vite sur Scorpion King : Le livre des âmes… pourquoi continuer cette franchise mort-née?
