Gordon Moseley — “Gordo the Weirdo” comme un autre personnage l’appelle — est-il un personnage menaçant, ou simplement un pauvre type? Voilà la question que l’on ne cesse de se poser durant The Gift, ce qui rend le film particulièrement inquiétant.
L’acteur australien Joel Edgerton, qui prend place ici pour la première fois derrière la caméra et s’est également chargé du script, a en plus la bonne idée de jouer son rôle avec justesse. Constamment l’air un peu perdu, il ne peut cacher au fond de ses yeux, les pensées les plus sombres qui habitent son esprit et qui nous font craindre le pire
Mais The Gift ne s’appuie pas que sur l’interprétation impressionnante d’Edgerton, sa réalisation élégante et son scénario bien conçu. Le thriller se construit comme un triangle dont chacun des côtés ont la même force. Rebecca Hall (Vicky Cristina Barcelona, Transcendence) n’a plus à faire la preuve de son talent, et elle parvient ici à nouveau à transcender son rôle de victime consentante
Mais la véritable révélation du film, c’est indéniablement Jason Bateman. Sa participation à des films et des séries comme Horrible Bosses, Identity Thief et Arrested Development l’ont rangé dans la catégorie comique, mais il nous démontre ici que sa palette est bien plus colorée qu’il n’y paraît.