Synopsis
Soyons sérieux un instant, voulez-vous. En ces temps moroses où la peur de l'Etranger se cristallise en une immigration choisie, où l'on stigmatise le plombier polonais et les rastaquouères de Jean-Marie ; il est de notre devoir de citoyen de promouvoir des outils pédagogiques tels que ce manifeste belge. Si S.O.S. Racisme avait son slogan : "Touche pas à mon pote", Vincent Lannoo, tel un entomologiste bardé de gousses d'ail, a été encore plus loin : "Touche pas à mon vampire", qu'il dit ! Bien que les deux premières équipes de tournage aient servi de brunch à ces chatouilleux des canines, toujours partants pour un petit coup de rouge, la troisième équipe a réussi le tour de force de suivre au quotidien une famille de vampires qui n'a pas attendu la création de l'espace Schengen pour débouler des Carpates vers notre plat pays.
En mordant à pleines dents la veine du cinéma belge, Vincent Lannoo nous offre une perle acide et déroutante avec ce docu-fiction jubilatoire. À contre-courant des standards du genre qui sacralisent le mythe de Dracula à coups de flonflons et de baroque flippant, Vampires utilise le prisme de l'ordinaire pour mieux faire ressortir les contrastes et les dilemmes existentiels de ces tire-au-flanc-suceurs-de-sang. Au final, ce Strip-Tease au vitriol confirme que nous sommes bel et bien au pays des surréalistes sauf que, cette fois-ci, Magritte a les crocs !