Synopsis
Ceux qui ont vu "Carne", ce petit joyau (dont il n'existe malheureusement plus de copie projetable actuellement) dont "Seul contre tous" est la suite - et qui est, déjà, si l'on ose le jeu de mots, une tranche de vie d'un boucher chevalin -, ceux-là donc avaient laissé son personnage principal en faillite et expédié en prison pour avoir tué un jeune homme qu'il soupçonnait à tort d'avoir violé sa fille.
Ici, on le retrouve à Lille, où il veut refaire sa vie. En ménage avec une patronne de café (qu'il surnomme "la grosse"), dont il espère qu'elle lui donnera les moyens de rouvrir une boucherie et avec qui il partage un minable trois-pièces. Vue d'ici ou du fond d'une cellule parisienne, la France reste un grand camembert puant et rempli d'asticots! Dans cette nation en pleine décadence, le boucher est le modèle de la classe moyenne qui vire à la précarité. Il lui faut à présent retrouver la face, l'honneur perdu, sauver sa peau et ce qui reste de son amour propre, aussi. C'est là que le film nous emmène: dans la tête du boucher.
Le résultat est plus proche de "Salo", "Deliverance", "Taxi Driver", "Bad Lieutenant", ou encore de "C'est arrivé près de chez vous", que de n'importe quel film français des 20 dernières années! C'est ce que recherchais Gaspar Noé: "L'une des raisons pour lesquelles j'ai fais ce film, c'est le désir de parvenir à achever le film qu'aucun des argentiers du cinéma ne voulait voir salir le parterre du salon cinématographique national". C'est réussi!