Synopsis
Kathi (incarnée par Gabriela Maria Schmeide, qui a dû pour ce titre prendre près de cinquante kilos), est la proverbiale femme très enrobée qui déborde de gaieté et, malgré l'effet que sa silhouette et sa prédilection pour les fanfreluches d'assez mauvais goût (mèches de toutes les couleurs, bijoux en forme de fruits...) peuvent faire au tout début du film, on ne peut s'empêcher de trouver immensément attachante cette est-allemande décomplexée (elle accepte en effet de bonne grâce les réactions des autres devant sa "monstruosité", sur laquelle la caméra de Dörrie s'attarde, fascinée) qui continue de sourire devant l'adversité.
Pourtant, dieu sait si elle n'a pas la vie facile, entre ses difficultés de chômeuse résidant au 10ème étage (avec ascenseur en panne) d'un HLM du quartier de Berlin-Marzahn, sa sclérose en plaque et les rejets auxquels elle fait face, notamment de la part celui de son mari, qui l'a quittée pour sa meilleure amie, de sa fille, vaguement honteuse d'elle, ou encore de l'esthéticienne bêcheuse qui refuse de l'embaucher parce qu'elle ne la trouve pas "esthétique". Quand Kathi prend la décision d'ouvrir son propre salon, les obstacles en tous genres continuent de se multiplier, mais son immense énergie (comme l'a souligné la réalisatrice lors de la conférence de presse, il suffit de voir les efforts qu'elle doit déployer ne serait-ce que pour se hisser hors du lit le matin pour comprendre la force de ce personnage) lui vaut aussi de belles rencontres.