Spartacus et sa sœur ont eu, à 13 et 9 ans, plus de vies que n'en auront jamais la plupart des adultes. Leurs parents, pauvres et désemparés, incapables de leur fournir des conditions de vie et d'éducation décentes, les ont trimbalés dans le chaos sans horizon de leur existence.
Accueillis dans un squat transformé en cirque, une chance leur est offerte de quitter la misère. Mais cette chance à un prix: être séparé de leurs parents, laissés à leur indigence. Contrairement à ce que pourrait laisser penser cette mise en contexte, Spartacus & Cassandra est tout sauf misérabiliste. Lumineux, gorgé d'énergie et d'espoir, ce "conte documentaire" développe des événements fictionnels que l'on sent fortement inspirés par la réalité sociale âpre du quotidien des enfants roms. Le traitement sonore (Spartacus égrène régulièrement en voix off son ressenti enfantin) et visuel, agrégeant réalisme et poésie, participe grandement à l'ambiance fascinante de ce film.
Mais ce sont les deux enfants qui portent, avec un naturel et un charisme bouleversant, les angoisses de la terrible question qui sous-tend cette œuvre: pour pouvoir être enfin un enfant, faut-il parfois abandonner ses parents?
Spartacus & Cassandra: un magnifique conte documentaire