Les accros vont pouvoir soigner leur manque. Et le spectateur lambda replonger dans une production aux qualités en hausse constante.
Il y a quelques jours, le distributeur avait convié la presse à Londres, histoire de ne rien négliger côté promo. "Il y aura possibilité d’interviews avec quelques membres du casting", précisait le mail d’invitation. En fait d’interviews, plutôt des mini-conférences de presse. Quant au mail, il n’a pas fallu le relire 15 fois pour s’apercevoir que parmi ces "quelques membres" ne figuraient ni Lena Headey, ni Emilia Clarke, ni Peter Dinklage. Tu parles d’une promo, infoutue d’être un peu sexy ! Voilà pour la première réaction. La seconde survient quand le virus par lequel se manifeste le beau métier que nous pratiquons se réveille.
Deux heures et des poussières d’Eurostar plus tard, ce 11 février, direction l’hôtel Corinthia, ses portiers chapeautés et ses tarifs pour expatriés fiscaux.
Là-bas, les neuf "talents" - comme on désigne en anglais les acteurs – nous sont livrés par paquets de trois. Accompagnés par un chaperon dont le rôle consiste essentiellement à interdire les photos, ce dont se fout éperdument ma voisine de droite qui aura ramené chez elle quelques mégapixels. La formule inclut également un journaliste/modérateur chargé de poser les premières questions. Certes un peu bateau mais qui ont au moins le mérite de détendre l’atmosphère et d’amorcer la pompe.
En pratique ? Le premier trio se compose de Thomas Brodie-Sangster, Natalie Tena et Isaac Hempstead-Wright. Moyenne d’âge : 22 ans. Personnages, respectivement : Jojen Reed qui fait des rêves prémonitoires, Osha la sauvageonne et Bran Stark, le petit infirme. Soit, un peu à la manière de ce qui s’est produit en Nouvelle-Zélande avec Le Seigneur des Anneaux, un petit groupe assez soudé. Ici en l’occurrence par les conditions de tournage, conditions météorologiques s’entend. Qui leur feront dire que si ceux qui travaillent sous le soleil ont meilleur mine, ce sont eux trois qui voient les plus jolis paysages.
Le modérateur évoqué ci-dessus attaque. "Vous pourriez nous résumer ce que vit votre personnage pendant cette troisième saison?" Sans trop spoiler, c’est un art! "Comment avez-vous réagi en apprenant que vous alliez tourner dans "Game of Thrones"?". "Vous connaissiez déjà?". Ce genre de choses…
Anecdotes, détails et considérations philosophiques : c’est le lot de ces interviews de masse. "Après la diffusion du premier épisode dans lequel je figure, raconte Thomas Sangster, je me trouvais dans un bar en Louisiane, et tout le monde voulait me payer à boire. C’est dingue, ça a vraiment pris des proportions énormes ". Aux Etats-Unis principalement.
Natalie Tena enchaîne : "Pour moi, ça a eu comme conséquence d’avoir beaucoup plus de propositions et d’auditions."
La presse s’en mêle après dix minutes. Et on apprend ainsi que les parents de Thomas Sangster n’ont jamais vu la série. Ses camarades explosent de rire. D’autant que les leurs ne s’inquiètent pas trop de sa teneur en sexe et en violence. "Quand vous êtes sur le tournage, que vous voyez toutes les têtes décapitées alignées ou les bidons de sang amenés par les techniciens, ça aide à relativiser très fort".
Vient "ze" question essentielle à propos de cette troisième saison :"Un avis sur les noces pourpres ?"
Natalie : "Je me souviens d’avoir lu ce passage des livres sur une plage au Brésil. Il m’a tellement mise en colère que j’ai balancé le bouquin ! Après, la séquence dans la série… elle est terrible ! Je trouve qu’il devrait y en avoir encore, des séquences dramatiques comme celle-là !".
Thomas : "Ce que j’aime beaucoup dans cette histoire, c’est que n’importe lequel des personnages peut mourir d’un épisode à l’autre. On finit par se demander à qui ce sera le tour ! Ou si untel avec qui je suis devenu ami sur le tournage va aussi disparaître. Pour les Noces Pourpres, ce qui est surtout amusant, c’est que quand on regarde l’épisode en groupe, tu repères tout de suite ceux qui ont lu les livres au sourire qu’ils affichent, et ceux qui ne les ont pas lus aux cris effrayés qu’ils poussent!".