Après la saison 1 en 2010, Blood and Sand, Spartacus a dû faire une pause en raison des problèmes de santé de son acteur principal, Andy Whitfield. Entre temps, un préquel intitulé Gods of the Arena a vu le jour. Hélas, Whitfield, qui a eu le temps d’adouber son successeur, Liam McIntyre, décèdera fin 2011. Hier soir, la chaîne câblée Starz, inaugurait donc la saison 2 de son péplum : Spartacus Vengeance. Nouvel acteur, mais à part ça, on garde les bonnes vieilles recettes qui ont jusqu’ici porté leurs fruits.
La maison de Batiatus est tombée sous les coups de glaives de ses gladiateurs. Avides de liberté, les anciens esclaves, menés par Spartacus et Crixus, vivent désormais en hors-la-loi, cachés dans les égouts. Si certains, comme le Thrace, sont animés par la vengeance (et, accessoirement, aimeraient bien faire sa fête à Gaïus Glaber), le Gaulois, lui, aspire à retrouver sa promise Naevia, et à briser les chaînes de sa servitude.
Les expéditions punitives menées envers les romains commencent à échauffer les esprits, et le leadership de Spartacus ne tient qu’à un fil.
Opération grand destockage sur la barbaque !
Une chose est sûre, dès la scène d’introduction, l’essence de Spartacus est bien de retour. C’est tout juste si l’on remarque le changement d’acteur principal (le joli minois, les yeux verts, les muscles bien huilés), tant on est estourbis par la réalisation. Ça gicle, ça gueule, ça agonise dans d’atroces bruitages d’éviers mal débouchés, ça baisouille dans tous les coins, des pectoraux et des nichons qui bloblottent au ralenti...
Si l’on outre-passe le ridicule de bien des scènes, Spartacus devient un plaisir coupable, un statut dont seuls quelques nanars bien trash adoubés par tous peuvent se vanter. Les séquences de baston rappellent toujours autant 300 et son omniprésent fond vert, ce qui a le mérite, si on a pas la rétine trop sensible, de donner quelques plans bien WTF. Les scènes de sexes, elles, n’ont rien à envier aux productions Dorcel, puisqu’en l’espace de 5 minutes, durant un passage dans un bordel, on nous sert 36 positions différentes, avec ou sans accessoire. A méditer, donc.
Alors bien sûr, Spartacus ce n’est pas que du sang, des tripes et du sexe, c’est aussi l’histoire d’un esclave qui veut se libérer de sa condition et prend la tête d’une véritable armée de rebelles utopistes. OK. Mais à dire vrai, on s’en foutrait presque de cette histoire. C’est d’ailleurs à se demander si Steven S. DeKnight, le créateur de Spartacus, ne s’en taperait pas aussi, tant ses personnages sont plus prompts à se zigouiller entre eux ou à s’envoyer en l’air qu’à tout simplement évoluer. Ceci dit, ce season premiere pose les bases d’une intrigue politique, dans la continuité de la saison 1, qui devrait donner un bon argument aux défenseurs de Spartacus : "Mais non, c’est pas que du trash, il y a aussi des complots !".
Spartacus, au grand dam des sériephiles un peu regardants sur les scenarii, est à prendre pour ce qu’elle est : un bon gros défouloir.
Spartacus, saison 2 : Vengeance, le vendredi soir sur Starz.