Si vous aimez le cinéma sur-découpé, à l'esthétique plus retouchée qu'une bimbo de seconde zone, passez votre chemin… La réalisatrice de documentaire belge Sophie Bruneau prend son temps, use de peu de contrastes, passant de longs et lents travellings à des interviews à la mise en scène parfois tellement minimale et surréaliste que La corde du diable frôle un salutaire absurde.
Logique: comment aborder la thématique du fil de fer barbelé, et de ses nombreux cousins (clôtures, barrières, fil de fer rasoir…) sans une certaine ironie? Une invention diabolique qui marque une étape peu glorieuse de plus dans l'évolution de l'humanité. Né au Etats-Unis, ce produit succédant aux arbres épineux et bois nantis de clous, se taille rapidement une importante part de marché. Permettant aux grands propriétaires de définir leurs possessions, de contenir leurs troupeaux, il signe tout d'abord la fin de l'ère des cow boys. Ensuite, sous différentes formes, le fil de fer sera de tous les combats: redéfinir les grands espaces, les morceler au gré de la fortune des grands capitalistes, contenir les prisonniers - des camps de concentration et autres zones militaires aux prisons civiles. Pratiquant une errance nonchalante, Sophie Bruneau nous fait ressentir l'absurde plus qu'elle ne l'explique, cède la parole parfois à des personnages inquiétants, collectionneurs fétichistes du fil de fer ou inventeur de perfectionnements dégueulasses à cet inquiétant outil. Sa technique proche de l'abstraction fonctionne ici particulièrement bien
Notez que ce dvd contient deux excellent compléments de programmes, soit deux courts-métrages – plus classiques formellement - tout aussi informatifs et engagés.
Cote: 8/10 Extras: Animal on est mal, L'Amérique fantôme.
Sonnant la fin de la trilogie formée par X-Men le commencement et X-Men Days of Future Past, X-Men: Apocalypse constitue malheureusement le maillon faible de la chaîne.
Quel est le véritable problème de cette nouvelle aventure des X-Men (ancienne mouture)? Un casting un peu faiblard, un sentiment de déjà-vu, une volonté ridicule de battre le rappel des deux opus précédents, pour tout bien lier dans l'esprit des fans (était-ce vraiment nécessaire?), et si nous voulons couper les cheveux en quatre, la frustration de se retrouver frustré face à un spectacle de destruction tellement total qu'il redéfinit – forcément - entièrement tout ce qui a précédé? Un peu comme une mauvaise blague, à la chute agaçante, et au grand-méchant à l'allure de jouet en caoutchouc.
Et croyez-nous, nous n'aurions pas demandé mieux que de rester en pamoison. Allez, voyons le bon côté des choses… X-Men: Apocalypse fait apprécier un peu plus le curieux Batman vs Superman!
Cote: 6/10 Extras: Scènes coupées rallongées, bêtisier…
Étonnamment plaisant, pour peu que vous aimiez la pure fantasy, et que vous soyez capables d'accepter de mater des Orcs, des humains, des nains et autres magiciens se coller des pains en-dehors de l'univers du Hobbit ou du Seigneur des Anneaux (fatalement, il y a comparaison)…. Warcraft: Le commencement, adaptation cinéma de la riche franchise de jeu vidéos développés par Blizzard Entertainment depuis 1994, vous permettra de passer un moment plutôt sympathique. Un grand moment de délire, ne nécessitant pas la consommation de champignons.
Cote: 7/10 Extras: Scènes coupées, bêtisier, featurettes…