L'origine du rap à l'honneur dans la série "The Get Down" - Actu Series

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Loin de l'or et du clinquant mis en avant dans l'univers actuel du rap américain, la série "The Get Down" offre ses lettres de noblesse aux origines du hip-hop, né dans le quartier pauvre et dangereux du Bronx new-yorkais des années 1970.

 La série réalisée par l'Australien Baz Luhrmann, dont les six premiers épisodes sont sortis vendredi sur Netflix à travers le monde, a pour ambition de mettre en lumière une réalité souvent occultée: le rap a émergé dans ce district défavorisé, autrefois une zone de non-droit. Elle entend recréer ce climat dans lequel la jeunesse délaissée du plus pauvre quartier de New York a inventé un genre aujourd'hui populaire partout sur le globe. La réalisation reflète également la dramaturgie de l'époque, avec le style frénétique de Baz Luhrmann agrémenté d'une bande son chargée et de ralentis. Le projet est né dans un café parisien, en écoutant du rap et en se demandant d'où ce style venait, raconte à l'AFP le cinéaste qui était derrière la caméra pour "Gatsby le Magnifique" (2013), "Moulin Rouge !" (2001) ou encore "Romeo + Juliette" (1996). "A une époque où il n'y avait quasiment rien, comment quelques gamins qui cherchaient juste quelque chose à faire se lancent et changent le monde ?", se demande Baz Luhrmann, en marge de l'avant-première de "The Get Down" projetée jeudi soir dans le Bronx. "La simplicité dans cela est une histoire tellement extraordinaire", ajoute-t-il. Le rap des années 80, celui qui a vu s'exporter les premières stars du hip-hop hors des frontières américaines, a été raconté en long et en large, reconnaît le réalisateur, "mais personne n'a dit d'où cela provenait". Le Bronx en toile de fond Pour rassembler toutes les pièces du puzzle, le réalisateur s'est attaché les services de l'un des pionniers du rap américain, Grandmaster Flash, qui assure avoir été abondamment sollicité sur les détails historiques. "Cette époque devient maintenant un sujet de conversation. Lorsque nous étions enfants, on n'enregistrait pas cela, on ne filmait pas cela, on ne faisait rien de tout cela, donc il n'y avait rien pour vous pour le référencer", se souvient le premier artiste hip-hop à être entré au Rock and Roll Hall of Fame. Grandmaster Flash, de son vrai nom Joseph Saddler, est joué dans la série par un jeune acteur. Mais "The Get Down" n'est pas un film biographique et la vraie star en est le Bronx lui-même, rongé par la violence, l'insécurité, mais aussi théâtre d'une vie de quartier en ébullition. La série s'ouvre en 1977, année terrible pour New York, qui vient d'éviter de justesse la banqueroute et où une panne géante d'électricité a livré la ville aux pillages. Elle suit le personnage fictif d'Ezekiel Figuero, adolescent très scolaire passionné de poésie mais mal encadré dans sa famille, qui fait la cour à Mylene Cruz, chanteuse en herbe qui rêve d'échapper à son père, pasteur autoritaire.

Sa sortie arrive six mois après "Vinyl", autre série dédiée à la culture musicale des années 70 à New York, celle-ci diffusée sur la chaîne câblée HBO. "Vinyl", produit par Mick Jagger et Martin Scorsese et dont l'épicentre était le district chic de Manhattan, s'appuie largement sur les apparitions de célébrités mais a déçu, HBO ayant même renoncé à une deuxième saison. "The Get Down", au contraire, repose sur des acteurs peu connus et l'histoire prend volontairement fin avant que Grandmaster Flash n'accède à la gloire. Pour Mamadou Athien, qui joue Flash, "The Get Down" va contribuer à déplacer le centre d'attention concernant le rap, des paillettes actuelles vers les origines. "Je trouve cela absurde que ne soit pas aussi largement reconnu" que le hip-hop des années 80, 90 ou 2000, dit-il. "Je pense que cela va changer rapidement". (Belga / Belga)

 

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